Dans les entreprises

Communauté Urbaine de Marseille : La grève des éboueurs

Après une semaine de grève, les éboueurs de la Communauté Urbaine de Marseille ont obtenu en partie satisfaction. Jean-Claude Gaudin, président de la CUM, a sans doute craint une réédition de la grève de juin 2003, qui avait duré deux semaines.

La grève a démarré mardi 20 juin à l'occasion de la réunion du Comité technique paritaire.

La collecte des ordures à Marseille est assurée par le privé dans cinq des seize arrondissements de la ville. Les autres sont collectés par les services de la Communauté Urbaine de Marseille-Provence.

La ville de Marseille ne brille pas par la propreté, ce qui ne dépend pas uniquement de la collecte des ordures. C'est ainsi que les poubelles à la disposition du public sont assez rares et souvent en mauvais état, et que certaines rues, celles des quartiers populaires en particulier, sont très rarement nettoyées, par manque de personnel. La confusion créée par les travaux d'Euroméditerranée et par ceux du tramway ont rendu le nettoyage et la collecte des ordures encore plus problématiques.

Quant à Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille, ce qu'il voudrait c'est plus de travail: «Nous demandons juste que les équipes mettent du leur et travaillent un peu plus pour les Marseillais.» C'est on ne peut plus clair!

Un syndicaliste de la CGT faisait remarquer: «Le problème c'est la propreté, pas la collecte. Et ce n'est pas en réduisant le ramassage que l'on améliorera la propreté. C'est prendre les Marseillais et les agents pour des imbéciles.»

C'est en effet parce que les projets de réorganisation de la CUM auraient eu pour conséquence de réduire encore le passage des éboueurs que les syndicats SDU-FSU (ex-CFDT) et CGT ont appelé à la grève. Il était en effet prévu de supprimer la collecte du dimanche pour utiliser le personnel en semaine, au lieu d'embaucher le nombre d'agents nécessaires. Cette expérimentation, déjà réalisée dans le 9e arrondissement, devait être étendue. D'après un syndicat, «il est évident qu'il s'agit avant tout de faire des économies en supprimant des postes de travail, en réduisant les fréquences de collecte, en allongeant les tournées, en ne maintenant pas certaines primes.»

Les syndicats revendiquaient des embauches de personnel, la mise en place d'un règlement intérieur capable de supprimer le clientélisme dans les affectations et les promotions, et des négociations sur la réorganisation, avec leur participation.

La grève a été massivement suivie par les éboueurs. Et cela s'est tout de suite vu. Étant donné la température ambiante, entre 25 et 30°, les ordures ont très vite dégagé une odeur insupportable. Les monticules commençaient à envahir la chaussée. Quant aux rats, ils se montraient de plus en plus. Dimanche 25 juin, des poubelles brûlaient au marché des Capucins.

Il était urgent que les revendications des grévistes soient enfin prises en compte, même si J-CGaudin se livrait à des attaques virulentes contre les grévistes. À l'issue des négociations, lundi 26, les syndicats disaient avoir obtenu «qu'un règlement intérieur soit établi pour stopper tout clientélisme, notamment en termes d'avancement, que quinzepostes de chauffeurs soient ouverts sur concours, que la réorganisation du rythme de travail se fasse en négociation avec tous les syndicats et qu'une prime de propreté de 35 à 50 euros soit signée en octobre pour être appliquée au 1er janvier 2007.»

Il a fallu trois heures de chaudes discussions en assemblée générale pour que les chauffeurs grévistes décident de suspendre leur mouvement. La reprise du travail a débuté mardi 27 juin. Quatre jours seront nécessaires pour ramasser les 1500 tonnes d'ordures restées en ville.

Les éboueurs assurent la propreté de la ville, sa salubrité, c'est bien le moins que leurs revendications soient respectées.

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