Carrefour - Perpignan : Ils sont tous coupables!29/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1978.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Carrefour - Perpignan : Ils sont tous coupables!

Le tribunal correctionnel de Perpignan vient de condamner solidairement pour délit de marchandage et prêt illicite de main-d'Suvre la société Carrefour à 25000 euros, le PDG de Carrefour France en poste à l'époque des faits à 5000 euros, le directeur de Carrefour Claira en place au moment de l'instruction à 3000 euros, la filiale de Carrefour Interdis à 20000 euros et son PDG à 5000 euros d'amende. Les parties civiles ont obtenu 18500 euros pour l'employée victime de ces délits, 2000 euros pour les quatre syndicats qui s'étaient portés partie civile.

Ce jugement est une victoire juridique pour l'employée qui se bat depuis 1999 avec le syndicat CGT pour obtenir réparation du préjudice qu'elle a subi pendant plus de 18 ans. Le tribunal vient de condamner les agissements illégaux et les pratiques scandaleuses des grands patrons comme ceux de Carrefour.

Cette grande enseigne, en quête de toujours plus de profits, a développé la pratique illégale du «merchandising». Chez Carrefour, le travail était payé par les fournisseurs et exécuté par des salariés appelés «merchandiseurs», qui percevaient des rémunérations inférieures de plus de 45% à celles d'un salarié de la société Carrefour faisant le même travail. Dans cette exploitation, il y a aussi des conditions de travail infernales, avec l'impossibilité de prendre les congés payés ou les congés maternité. Quant à la maladie, c'est pour ces travailleurs un «luxe» interdit.

La précarité est, elle, absolue: pour une seule salariée, des dizaines de contrats de travail à durée déterminée, tous illégaux, allant de un jour à dix semaines, une ou deux heures par jour et même une heure par semaine. Il y a aussi des contrats à durée indéterminée de une heure par semaine ou de huit heures dans l'année. Sans compter qu'à tout moment, sur simple décision du chef ou du directeur, le salarié pouvait du jour au lendemain être interdit de mettre les pieds au magasin.

Ces condamnations ne permettront peut-être pas de faire cesser définitivement de telles pratiques, mais elles sont un encouragement à continuer le combat contre la précarité.

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