Renault-Sovab Batilly (54) : Un jugement impose l’embauche en CDI d’une intérimaire28/04/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/04/une1969.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault-Sovab Batilly (54) : Un jugement impose l’embauche en CDI d’une intérimaire

290 intérimaires travaillent actuellement à l'usine Sovab de Batilly, une usine qui emploie par ailleurs 2542 personnes en contrat à durée indéterminée et qui produit le fourgon «Master» pour Renault.

La direction a été condamnée à de multiples reprises pour recours abusif à l'intérim. Depuis qu'en 1998 une inspectrice du travail lui a demandé, lors d'une de ses visites, d'embaucher les 639 intérimaires présents sur le site, le prétexte à l'embauche d'intérimaires (jusqu'à 985 intérimaires pour 2405 postes fixes!) était l'accroissement temporaire d'activité, ce que les tribunaux avaient condamné.

Depuis 2000, près de 200 intérimaires ont porté plainte aux Prud'hommes. À chaque fois, ils y ont gagné la requalification de leur contrat en CDI et touché des indemnités pour licenciement abusif. Mais seuls une cinquantaine d'entre eux, présents dans l'usine au moment du jugement, avaient obtenu la réintégration en CDI.

Pour éviter les poursuites, depuis deux ans la direction a changé de tactique: la plupart des embauches en intérim se font avec le motif de «remplacement de salarié». Sauf que les salariés ainsi remplacés ne sont la plupart du temps pas du tout absents de l'entreprise mais simplement affectés à un autre poste de travail.

C'est ce qui a permis à une intérimaire, qui portait plainte soutenue par la CGT, d'obtenir un jugement aux Prud'hommes enjoignant à la Sovab de l'embaucher en CDI. Le 28 mars, le tribunal de Briey reconnaissait que son contrat d'intérim aurait dû être un CDI et, comme elle était encore présente dans l'entreprise au moment du jugement -son contrat d'intérim finissait le 31mars- elle a obtenu, en plus d'une indemnité, son embauche.

Les grands groupes usent et abusent de la précarité, au mépris de la loi. Mais il n'y a pas de raison de les laisser se croire tout permis.

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