Prisons : Une détention provisoire de plus en plus longue23/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1964.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prisons : Une détention provisoire de plus en plus longue

Les statistiques sur la détention provisoire ne sont connues qu'avec retard. Celles de l'année 2003 indiquent que 35447 personnes ont été mises en prison dans l'attente d'être convoquées devant un tribunal, et qu'elles y sont restées en moyenne 7,1 mois avant leur jugement. Cela représente une "augmentation sensible par rapport à 2002 (6,4 mois) alors que cette durée moyenne était plutôt décroissante auparavant", indique un rapport officiel. De tels chiffres font frémir car on peut légitimement se demander combien, parmi ceux-là, sont des victimes de ce que certains ont appelé pudiquement, après le procès d'Outreau, les "dysfonctionnements" de la justice.

L'augmentation de la détention provisoire est un des facteurs de la surpopulation carcérale, "en particulier dans les 141 maisons d'arrêt". Plus de la moitié d'entre elles avaient, en avril 2004, un taux d'occupation supérieur à 100%. Pourtant, en vingt-cinq ans, si les plans aboutissent, le nombre de places dans les prisons aura doublé. Mais le nombre de prisonniers a, lui aussi, fortement augmenté, si bien que la surpopulation reste toujours aussi importante. En fait, comme le souligne l'Observatoire international des prisons, "prétendre répondre à la surpopulation par l'augmentation du parc pénitentiaire, sans aucune remise en question du recours à l'incarcération, constitue une imposture". On ne saurait mieux dire.

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