La moitié de l'humanité n'a pas droit à l'eau potable15/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1963.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

La moitié de l'humanité n'a pas droit à l'eau potable

"L'absence d'eau tue dix fois plus que les guerres", vient de déclarer le président du Conseil mondial de l'eau, un organisme lié à l'ONU, avant la tenue du quatrième Forum mondial de l'eau à Mexico, du 16 au 22mars.

À l'heure actuelle, 1,1 milliard d'hommes n'ont pas accès à l'eau potable, et 2,6 milliards ne disposent pas d'un réseau d'assainissement convenable. Huit millions de personnes, dont la moitié d'enfants, meurent chaque année de maladies liées soit à la pollution de l'eau, soit à la famine quand troupeaux et cultures sont détruits par manque d'eau. C'est aussi, dans les pays où l'eau potable fait défaut, une des causes de l'analphabétisme des enfants ou de l'asservissement des femmes, à qui il revient de parcourir des kilomètres pour assurer la corvée d'eau.

Ce constat est fait chaque année, lors de la journée mondiale de l'eau, le 21 mars. Il est réitéré tous les trois ans depuis 1997, chaque fois que se tient ce Forum mondial. Et entre-temps, rien ne change. Il y a toujours autant d'exclus de ce qui devrait être un droit fondamental, l'accès à l'eau potable, et les investissements dans ce domaine (entre 14 et 16 milliards de dollars par an) n'atteignent pas la moitié de ce qui serait nécessaire pour qu'en 2015 ce droit soit respecté.

Sans compter que ces investissements se font pour beaucoup au travers d'un "partenariat public-privé". Pour la France, des entreprises telles que Veolia, Saur ou la Lyonnaise des Eaux sont associées à ce partenariat, plus connues pour facturer à prix d'or le service qu'elles rendent que pour leur volonté philanthropique! Si elles réalisent des travaux d'assainissement ou d'accès à l'eau potable, c'est dans le but premier d'en retirer des bénéfices, et elles ne font les travaux nécessaires que si les États peuvent les payer, ou lorsqu'elles récupèrent les aides versées par les États riches pour aider les pays victimes du manque d'eau potable.

C'est la logique d'un système où seuls comptent les profits réalisés par une minorité, non le bien-être, voire même la survie, d'une partie de l'humanité.

Partager