Imprimerie Hélio - Corbeil-Essonnes : Grève contre les licenciements et la restructuration15/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1963.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Imprimerie Hélio - Corbeil-Essonnes : Grève contre les licenciements et la restructuration

Hélio, imprimerie située au centre-ville de Corbeil-Essonnes, a été en grève pendant une semaine, avec occupation jour et nuit, week-end compris.

Un plan de licenciement de la moitié de l'effectif a été annoncé il y a six mois, les intérimaires ont déjà été licenciés et 94 ouvriers sont maintenant menacés, le patron ayant décidé l'arrêt de deux des quatre rotatives du site. Dès le départ, la CGT a orienté la mobilisation vers la défense d'un "projet industriel" soutenu par les directions syndicales départementales et les notabilités politiques de toute la gauche locale. Ce projet vise à démontrer la viabilité de l'entreprise et impliquerait, pour ceux qui le défendent, de ne pas faire de vagues -comme ils disent- sous peine de nuire au projet.

En même temps que la CGT popularisait ce projet (tracts, journée portes ouvertes), les discussions sur le "plan social" du patron se poursuivaient. En plus des licenciements, le patron se proposait de modifier les contrats de travail des salariés restant à l'entreprise, de réduire les salaires de 15 à 20% ainsi que l'effectif par machine, ce qui a provoqué le rejet unanime du plan social. Finalement, le 6 mars, la grève a été décidée.

L'imprimerie de Corbeil appartient à la multinationale canadienne Québécor. De 3474 salariés en France en 2003, l'objectif des actionnaires du groupe est de faire descendre l'effectif à seulement 2000 à la fin de cette année. Les sites de Lille, Mary (Seine-et-Marne) sont sur la sellette et celui de Strasbourg devrait fermer.

Le 13 mars, alors que la détermination des salariés n'était pas entamée et que le patron n'avait absolument rien lâché, la direction de la CGT a proposé l'arrêt de la grève et la reprise du travail. Le sentiment d'un certain nombre de travailleurs est qu'en intervenant de la sorte, la Fédération de l'imprimerie CGT a tout simplement brisé le mouvement. Mais il est vrai que depuis le début du mouvement, la Fédération CGT n'a jamais encouragé la grève qui, à ses yeux probablement, ne pourrait que compromettre le "projet industriel".

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