Gaz de France et EDF : Après la privatisation de GDF, une riposte syndicale lente à venir15/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1963.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Gaz de France et EDF : Après la privatisation de GDF, une riposte syndicale lente à venir

La riposte des fédérations syndicales CGT, FO et CGC de Gaz de France se sera fait attendre. Elle aura lieu finalement le jeudi 23 mars, sous forme d'une journée d'action dont on ignore encore les modalités.

Il aura donc fallu près d'un mois après l'annonce de la fusion Suez-Gaz de France, qui équivaut à la privatisation de GDF, pour qu'il y ait une riposte unitaire. Et encore, deux fédérations, CFDT et CFTC, en sont encore à consulter leurs adhérents avant de décider quelque chose, et de se rallier ou non aux autres.

Pourquoi de tels atermoiements? Les dirigeants syndicaux ont prétendu vouloir éviter "tout amalgame" avec les mouvements contre le CPE. Du coup, ils ont repoussé l'action des gaziers et électriciens le plus tard possible. Ce qui n'empêchera peut-être pas qu'ils soient quand même rattrapés par le mouvement anti-CPE.

Plusieurs dirigeants syndicaux ont aussi déclaré qu'il fallait "expliquer un certain nombre de choses aux agents". En fait, les travailleurs ont immédiatement compris que le projet de fusion GDF-Suez était un mauvais coup contre eux et que cela entraînerait la poursuite de l'aggravation des conditions de travail qu'ils connaissent déjà depuis des années. Ce sont donc plutôt les dirigeants syndicaux qui ont, semble-t-il, eu du mal à comprendre. L'immense majorité des militants syndicaux de base, pour ne pas dire la totalité, sont d'ailleurs mécontents et parfois protestent contre tout ce temps perdu, et c'est à peu près la même chose au niveau de l'ensemble du personnel.

Il y a bien eu une riposte limitée, le 7 mars, sous forme de rassemblements (à Paris notamment), mais organisés par des syndicats locaux, pas par les fédérations. Et lundi 13 mars, des gaziers ont bloqué les ports méthaniers de Montoir-de-Bretagne et de Fos-sur-Mer, ainsi que certains stockages souterrains. "Un premier coup de semonce", a déclaré Imbrecht, le secrétaire de la fédération Energie CGT, le syndicat qui a la majorité absolue à EDF-GDF. L'ennui c'est que personne, dans la région parisienne par exemple, n'avait été prévenu. Et le lendemain les dirigeants syndicaux parisiens ne savaient même pas ce qui s'était passé exactement la veille. Curieuse façon de mobiliser les travailleurs et de préparer l'action...

Cependant les travailleurs et les militants les plus combatifs tiennent maintenant, même s'ils déplorent le temps perdu à réagir, à ce que la journée du 23 mars soit réussie. Reste encore à savoir ce que les fédérations syndicales veulent vraiment en faire...

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