Fusion Caisses d'Épargne et Banques Populaires : Pour le profit de qui?15/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1963.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fusion Caisses d'Épargne et Banques Populaires : Pour le profit de qui?

Les Caisses d'Épargne et les Banques Populaires viennent d'annoncer l'ouverture de négociations pour créer un nouveau géant bancaire qui aurait six millions de clients, 40 milliards d'euros de fonds propres et 20 à 22% de part de marché.

Il se situerait juste derrière le Crédit Agricole, leader avec 30% de parts de marché en France. L'objectif des dirigeants des Caisses d'Épargne et des Banques Populaires est de créer "une grande banque d'investissements et de services cotée en Bourse". Celle-ci a d'ailleurs réagi très favorablement puisque l'action de la Banque Populaire a grimpé de 15% en une semaine.

Les actionnaires ont d'autant plus de raisons de se réjouir que le nouveau groupe partagerait avec la Banque Postale le monopole du livret A. Celui-ci représente la bagatelle de 112,2 milliards d'euros, placés sur 24,5 millions de livrets dans les Caisses d'Épargne et 21,6 millions dans la Banque Postale. Sa collecte représente 8,7% des revenus des Caisses d'Épargne et 16,5% de ceux de la Banque Postale. Ce monopole est d'ailleurs un tel "pactole" que quatre banques, BNP Paribas, le Crédit Agricole, la Société Générale et... les Banques Populaires, ont déposé une plainte commune pour obtenir le droit de proposer elles aussi le livret A à leurs clients.

C'est la logique même du capitalisme que de procéder à de telles fusions en vue de créer des groupes de plus en plus puissants, capables de réaliser des profits de plus en plus colossaux. De ce point de vue, les banques françaises, même si elles ne sont pas dans le peloton de tête mondial, ont les moyens d'une politique d'acquisitions. Ainsi, le Crédit Agricole, après avoir absorbé le Crédit Lyonnais, annonce des bénéfices de près de quatre milliards d'euros et BNP Paribas vient de lancer une opération de rachat d'une banque italienne pour un montant de neuf milliards d'euros. Comme le dit le patron des Caisses d'Épargne, "le projet que nous présentons est créateur de valeurs pour ses actionnaires".

Quant aux clients et aux employés, il n'en a pas parlé et ce n'est pas un oubli. Il n'a rien à leur dire.

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