Grèce : Les marins en grève, face aux armateurs et au gouvernement02/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1961.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : Les marins en grève, face aux armateurs et au gouvernement

Après plus d'une semaine de grève, les marins grecs ont repris le travail le 24 février. Ils réclamaient, entre autres, la couverture par le budget de l'État des allocations de leurs caisses sociales en déficit, une caisse spéciale de chômage pour leur profession et des augmentations de salaires. Des demandes du même type auraient été soumises au ministre de la marine marchande depuis presque un an, sans autre réponse qu'un projet de loi prévoyant une réduction des pensions de retraite de 22%. Le gouvernement prétend avoir fait à la Fédération des marins grecs (PNO) des propositions sur la plupart des sujets, sauf sur les salaires qu'il reste à discuter. Mais il a surtout attendu le moment où il pourrait faire céder les grévistes.

Au bout de cinq jours de grève, les armateurs ont saisi le tribunal de première instance du Pirée pour qu'il déclare la grève «illégale et abusive». Le président des transporteurs a protesté, déplorant des pertes catastrophiques pour la profession puisque, d'après lui, 2500 camions étaient bloqués dans les ports. Il a averti que les îles allaient manquer de produits alimentaires ou médicaux de première nécessité. Des agriculteurs crétois, furieux de voir leurs produits bloqués sur les ferries, ont manifesté et fait brûler des pneus à Héraklion. Après avoir pris la pose du démocrate prêt à dialoguer, le Premier ministre du gouvernement de droite, s'appuyant sur «l'opinion publique», a donc décrété, le mercredi 22février, la réquisition des marins bien que le tribunal du Pirée eût donné tort aux armateurs et déclaré que cette grève n'était pas illégale.

Au Pirée, les grévistes et d'autres manifestants se sont violemment affrontés à la police dans la soirée du mercredi et le lendemain, la direction du syndicat des marins a appelé à suspendre la grève.

La politique du gouvernement grec vaut celle de n'importe quel autre gouvernement, par ses attaques en règle contre les marins mais aussi contre les autres catégories de travailleurs. Une journée de grève générale est prévue par les syndicats du privé comme du public le 15mars, avec comme mots d'ordre: le refus des licenciements, le maintien des conventions collectives et l'augmentation des salaires.

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