Chaffoteaux et Maury – Saint-Brieuc : La direction maintient les suppressions d’emplois02/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1961.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chaffoteaux et Maury – Saint-Brieuc : La direction maintient les suppressions d’emplois

La direction de Chaffoteaux à Saint-Brieuc a lancé le 14décembre dernier une procédure visant à supprimer 56postes en 2006 et 2007 parmi le personnel dit de structure, c'est-à-dire des cadres, ingénieurs et techniciens, mais aussi des caristes ou du personnel de maintenance. Ce plan de restructuration, qui touche plus de 10% de l'effectif actuel de l'entreprise, va peut-être déboucher sur des licenciements.

La première partie de la procédure est arrivée à son terme les 23 et 24 février. Bien que les syndicats aient voté contre le projet de la direction, celle-ci le maintient dans son intégralité et, dans les semaines qui viennent, va présenter son plan social.

Mais ce n'est pas d'un plan social dont les salariés ont besoin. Ce qu'ils revendiquent est de pouvoir conserver leur emploi, tous les emplois. Et du travail, il n'en manque pas. Depuis le début de l'année, l'usine croule sous les commandes. Il y a actuellement près de 90 intérimaires (soit 30% de l'effectif de production) et la direction a modifié récemment les horaires pour augmenter le nombre d'heures productives.

Pourtant elle s'accroche à son plan baptisé «Galiléo». Ce plan, qui porte le nom d'une nouvelle génération de chaudières à gaz, doit se mettre en place en supprimant les ateliers de fabrication et transformer au cours des deux prochaines années l'usine de Saint-Brieuc en simples ateliers de montage. Considérant que ce projet nécessitera beaucoup moins de machines et sera basé sur des produits simplifiés, la direction justifie ainsi le fait de tailler aujourd'hui dans les effectifs de structure.

La direction ne peut pas parler de difficultés économiques car, depuis quatre ans que le groupe MTS est propriétaire de l'entreprise, les profits sont au rendez-vous. L'année 2004 s'est soldée par un bénéfice de 10 millions d'euros et celui de 2005 sera sans doute du même niveau. Aussi, pour justifier son plan, la direction évoque la nécessité d'améliorer la compétitivité face à la concurrence, ce qui signifie surtout: pour mieux soigner les actionnaires.

L'ensemble du personnel a manifesté à plusieurs reprises son opposition à ce plan. De nombreux débrayages, suivis par la majorité du personnel, ont eu lieu depuis début décembre. Diverses actions ont été entreprises, comme celle qui a amené les secouristes et les pompiers volontaires de l'usine à rendre leur carte pour protester contre les suppressions d'emplois annoncées parmi le personnel de l'infirmerie et des services généraux.

Face à cette action, la direction a annoncé qu'elle créait une «cellule de prévention des risques» comportant un poste d'infirmière et un agent des services généraux. Ce tour de passe-passe équivaut à revenir sur la suppression de ces deux postes, même si la direction ne le reconnaît pas officiellement. Cette action «payante» a démontré que les choses peuvent encore évoluer et qu'il fallait rester mobilisés.

C'est ce qui va être nécessaire dans les semaines qui viennent si nous voulons maintenir tous les emplois à Chaffoteaux, car tout le monde sait qu'après les suppressions d'emplois parmi le personnel actuellement visé, le projet de réorganisation générale de l'entreprise présente de nombreux risques pour tous les travailleurs de l'usine.

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