Centres d’appels : Le CPE déjà en vue02/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1961.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Centres d’appels : Le CPE déjà en vue

Dans les centres d'appels, où les employés sont chargés de répondre au téléphone aux usagers pour le compte de différents sous-traitants, comme Orange, Wanadoo, Bouygues, SFR, Renault, Mercedes, TF1, Canal +, etc., les patrons commencent déjà à envisager largement l'utilisation des nouveaux contrats en CPE.

Ainsi à Téléperformance, numéro un des centres d'appels en France, le directeur des ressources humaines s'était même félicité, lors de la réunion du Comité d'entreprise de fin décembre 2005, donc avant même son annonce publique, de la mise en place de ce nouveau contrat. Il faut dire que, dans cette entreprise, le patron n'a pas attendu pour pouvoir licencier les employés sans donner de raison, ni pour les faire valser au fil de ses changements de localisation.

Car la politique de ces entreprises consiste à changer de lieu régulièrement, à déplacer les adresses des centres, au gré des dégrèvements de taxe professionnelle ou des subventions pour création d'entreprise des Conseils généraux ou régionaux, afin d'en bénéficier au mieux.

C'est ainsi, pour la région parisienne, que la direction de Téléperformance a fermé le centre de Montparnasse en 2004, avec plus de 200 suppressions d'emplois, puis celui de Pantin (Seine-Saint-Denis), qui est devenu filiale. En 2005, c'était au tour du centre du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). Cela s'est déjà traduit par plus de 150 licenciements en 2005. De 2002 à aujourd'hui, le nombre de CDI est tombé de 1600 à moins de 800 sur l'Ile-de-France.

Il est maintenant question de fermer Montreuil (Seine-Saint-Denis) et de transférer le personnel à Saint-Quentin-en-Yvelines, à près de 50 km à l'ouest de Paris, alors que la majorité du personnel habite dans l'est de Paris à cause des lieux de travail précédents, et pas forcément très près.

La «faute» qui entraîne le licenciement est donc toute trouvée: «refus de suivre son emploi»! L'employeur peut ainsi se débarrasser des employés qui ont plus de cinq ans d'ancienneté en prenant des nouveaux, en contrat très précaire, payés moins cher, et sur qui il va pouvoir mettre la pression maximum, avec la menace constante, pendant deux ans, d'être licencié sans aucune raison. Et en plus il n'aura plus le risque de se voir condamner en justice pour fraude au plan social collectif, comme c'est arrivé à Téléperformance Ile-de-France, qui est aujourd'hui attaqué devant les tribunaux.

C'est là que le CPE est une aubaine pour les patrons!

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