Le Parti Socialiste solidaire de Villepin et Sarkozy10/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1945.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le Parti Socialiste solidaire de Villepin et Sarkozy

Face à la vague de violences qui ravagent les banlieues, Hollande, premier secrétaire du Parti Socialiste, "ne veut rien faire qui puisse empêcher le gouvernement de retrouver les conditions d'un retour à l'ordre". Selon les mots de Peillon, autre responsable socialiste, "demander la démission de Sarkozy, serait donner raison aux émeutiers" et le PS va être "vigilant" sur l'application de l'état d'urgence.

La démission de Sarkozy ne changerait sans doute pas grand-chose à la situation. Mais s'empresser de déclarer à ce propos qu'il ne faut pas "donner raison aux émeutiers", c'est de fait se solidariser avec le gouvernement. La seule manifestation d'opposition du PS consiste à demander l'organisation, "d'urgence", d'un débat parlementaire. Curieuse manière de calmer la situation. Imagine-t-on les jeunes des cités, à la nouvelle que le débat parlementaire sur la situation est enfin ouvert, s'asseoir sagement autour d'une télévision pour le suivre sur FR3? Et la BAC et les CRS attendre d'avoir lu les comptes-rendus dans le Journal Officiel pour savoir s'ils doivent matraquer plus ou moins fort?

Certes le PS dit que c'est la politique menée depuis trois ans par la droite qui est la cause de cette situation. Mais il ne le dit pas trop fort, car, si c'est bien Sarkozy qui a approché l'allumette, la matière inflammable s'était accumulée depuis très longtemps, sous les gouvernements de droite comme sous les gouvernements de gauche. Le chômage de masse et le désinvestissement dans les services publics se sont poursuivis sans discontinuer sous tous les gouvernements; le niveau de vie et les conditions de logement des classes populaires n'ont cessé de se dégrader. De cela, le PS est aussi comptable que la droite.

Comme la droite, et pour les mêmes raisons, le PS ne veut, ni ne peut, mettre en oeuvre les moyens matériels pour améliorer la vie des classes populaires, c'est-à-dire, avant tout, résorber le chômage. Il n'est évidemment pas question non plus que le PS propose à la population de se battre pour arracher elle-même les moyens de changer les choses, ni même pour défendre le peu qu'elle a.

Alors, les responsables du PS savent que, s'ils retournent au gouvernement, il ne leur restera à eux aussi que la matraque, le couvre-feu et la répression tous azimuts. Et aujourd'hui ils se retrouvent au fond solidaires du gouvernement Villepin. Derrière Chirac, encore une fois.

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