Hewlett-Packard : Maître chanteur et maître profiteur10/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1945.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hewlett-Packard : Maître chanteur et maître profiteur

Les termes du chantage sont désormais bien rodés: de vagues promesses d'emplois sauvés contre une augmentation du temps de travail. C'est ainsi que, faisant suite à d'autres grandes entreprises, la direction de Hewlett-Packard a proposé ce marché de dupes aux syndicats.

Personne n'a oublié l'émotion qu'avait provoquée l'annonce d'un plan drastique de suppressions d'emplois (un quart des effectifs en France!) dans cette entreprise prospère. Le gouvernement s'était même senti obligé de paraître solidaire des salariés, prenant un ton vertueux pour expliquer que l'attitude de cette entreprise n'était pas correcte, comme si Villepin et les siens ignoraient que cette situation est monnaie courante. Il faisait mine de s'indigner de l'annonce de ces licenciements après que Hewlett-Packard eut reçu des subventions des collectivités locales. Dans ce cas, les subventions étaient des aides indirectes et la direction de Hewlett-Packard a affirmé la main sur le coeur, bien que ce soit une contre-vérité, qu'elle n'en avait reçu aucune.

Aujourd'hui, la direction propose donc de réduire le nombre des suppressions de postes prévues en France d'ici à 2008 en les ramenant de 1240 à 990... en échange de la dénonciation de l'accord conclu sur les 35heures. Les salariés devraient donc travailler douze jours de plus chaque année, sans que la direction ait précisé pour le moment quelle compensation financière elle envisageait. Mais tout laisse croire qu'il n'y en aura pas.

Ainsi, elle consent à employer un peu plus de salariés, à condition que chacun d'eux travaille plus! Cela défie toute logique... sauf celle du profit.

Hewlett-Packard est un groupe largement bénéficiaire. La direction pense pouvoir jouer sur du velours en pratiquant son chantage à l'emploi. Il faudrait que la réaction des travailleurs la fasse... déchanter.

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