Leur société

Le taux de chômage se porte bien... jusqu’au ras-le-bol

Pour la première fois depuis des mois, les derniers chiffres du chômage marquent un infime recul, de 1400 «demandeurs d'emplois» en moins par rapport au mois dernier, sur l'ensemble du pays.

Les statistiques confirment pourtant ce que la population laborieuse constate jour après jour sur l'année: le nombre des sans-emploi progresse. En un an, d'avril 2004 à avril 2005, ce nombre a augmenté de 2,1%, avec tout ce que cela signifie dans la réalité pour plusieurs dizaines de milliers de travailleurs supplémentaires. Parmi les chômeurs, ce sont classiquement les jeunes de moins de 25 ans (ils constituent près du quart des chômeurs) et les femmes qui sont de plus en plus touchés, ainsi que ceux qui n'ont rien trouvé depuis plus de trois ans, les chômeurs qualifiés de «très longue durée».

De plus, parmi les salariés qui ont un emploi, près de 15% actuellement occupent un emploi à temps partiel, la statistique ne considérant que les entreprises qui emploient un minimum de dix personnes. Sans parler du petit commerce, où le temps partiel imposé est vraisemblablement également le lot de bon nombre d'employés... Et la proportion de cette catégorie de salariés est, elle aussi, en augmentation, particulièrement dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de l'action sociale, ainsi que dans les services aux particuliers, où la statistique trimestrielle fait apparaître une hausse de près de 2% par rapport au trimestre précédent. Dans ces secteurs d'activité, près d'un employé sur trois doit se contenter d'un emploi à temps partiel. Plus de quatre sur cinq d'entre eux sont des femmes, un sur cinq sont des jeunes de moins de 25 ans.

La proportion de salariés en CDD (non embauchés en fixe) progresse elle aussi, jusqu'à atteindre 6,6%.

Cette situation pèse déjà dans le pays, depuis des années, sur des millions de travailleurs et sur leur famille. Parallèlement à l'annonce de bénéfices flamboyants du grand patronat, on constate mois après mois le maintien ou la hausse du taux de chômage. Avec le «non» au référendum, le Medef et ses serviteurs trouveront sans nul doute une argutie nouvelle pour expliquer la croissance du chômage par la résistance trop grande des salariés aux prétendues «réformes» qu'ils veulent imposer pour plier la société aux besoins patronaux. Jusqu'à atteindre le trop-plein et à faire déborder la colère des travailleurs et des chômeurs, las de subir une telle politique.

Partager