Clermont-Ferrand : Grève au CFA du bâtiment09/12/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/12/une1897.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Clermont-Ferrand : Grève au CFA du bâtiment

Le Centre de formation des apprentis du bâtiment est le seul dans le département du Puy-de-Dôme chargé de former des apprentis aux métiers du BTP, à partir de 16 ans et pour un salaire de 280 euros par mois. C'est une association qui dirige le Centre avec des représentants des patrons et des syndicats du bâtiment. Le Conseil régional en est l'un des principaux bailleurs de fonds.

La colère a éclaté suite à deux entretiens préalables aux licenciements de deux formateurs, pourtant en CDI depuis cinq ans. La direction leur reprochait de ne pas avoir rendu à temps un rapport sans leur avoir donné les moyens de le faire correctement. La presque totalité du personnel, une cinquantaine (femmes de ménage, de cantine, secrétaires, enseignants) a décidé de soumettre, en plus, toutes leurs revendications à la direction:

-révision de la grille de salaire des femmes de ménage, payées en dessous du Smic;

-davantage de salles pour accueillir les apprentis;

-refus de groupes surchargés dans les ateliers par manque de postes de travail;

-embauche de personnel pour encadrer correctement les 900 apprentis;

-ras le bol des changements incessants d'emploi du temps et d'affectation de groupes;

-adapter des locaux de l'internat et refus des chambres où s'entassent trois apprentis pour cinq mètres carrés.

Nous avons informé les apprentis que la direction a renvoyés en entreprise.

Puis nous avons retenu jusqu'à 21 h 30 le directeur et le secrétaire général de l'association -qui est également secrétaire régional du syndicat des patrons du BTP: la FFB- même s'il se plaignait de ne pouvoir prendre son avion!

À notre demande, la télévision locale, Clermont1re, a envoyé une journaliste. Celle-ci a pu assister à une partie des discussions et a filmé les interventions. Leur retransmission a fortement énervé nos patrons. La direction a admis que nos revendications étaient justifiées et qu'elle "n'avait pas anticipé la venue massive d'apprentis... depuis dix ans"!

Un échéancier a été obtenu avec des dates précises. Mais, deux jours plus tard, voyant que la première étape n'était pas respectée, nous avons arrêté de nouveau le travail. Le directeur et le secrétaire général étaient alors au Conseil régional.

À leur retour, le secrétaire général nous annonça que le Conseil régional avait débloqué plus de 395000 euros pour combler le déficit de l'année précédente et déclara qu'une partie de nos revendications pourraient donc être satisfaites. Il ne parlait plus de "grève illégale". Tout l'après-midi et même le jour suivant, le travail n'a pas repris.

Le lundi matin, l'adjoint de direction annonça la mise en place de deux salles "Algéco" supplémentaires, le départ vers d'autres centres des apprentis en sureffectif, et que ceux en trop à l'internat seront hébergés à l'hôtel, aux frais du centre; également deux embauches d'enseignants, le passage à temps plein pour l'une des femmes de ménage. Il restait cependant des problèmes d'organisation, le salaire des femmes de ménage et le cas de nos camarades menacés de licenciement qui n'est pas définitivement réglé.

À la réunion mensuelle des délégués du personnel, nous sommes donc revenus à la charge. Une lettre était jointe au bulletin de salaire expliquant qu'aucune heure de grève ne serait retenue. Peu après, la direction fit savoir que le salaire des femmes de ménage serait régularisé.

Le sentiment est donc d'avoir gagné. L'ambiance est nettement meilleure, les apprentis sont au courant et nous en parlent, mais nous restons sur nos gardes pour ce qui reste à régler.

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