SNCF : Après l'accord antigrève, le gouvernement élargit ses attaques18/11/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/11/une1894.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : Après l'accord antigrève, le gouvernement élargit ses attaques

À peine l'encre de la signature de l'accord sur la prévention des conflits à la SNCF avait-elle séché que de Robien, le ministre des Transports, annonçait une série d'attaques contre le droit de grève devant la Commission économique de l'Assemblée nationale. Il en a même fourni le calendrier.

Il a signalé que "la présidente de la RATP fera avant la fin de l'année des propositions sur la garantie d'un niveau de service en période de conflit", tandis que, "à la SNCF, une nouvelle phase de négociation doit s'engager à présent sur la question de la prévisibilité, parallèlement à la mise en place, au sein de l'ensemble des établissements, du dispositif sur la prévention signé la semaine passée". Il a précisé que ces négociations sur le service minimum devaient commencer à la SNCF début 2005.

Le gouvernement veut élargir ces mesures à l'ensemble des transports publics de province, qui concernent 170 sociétés et 40000 travailleurs et sont sous la coupe des principales entreprises de transports comme Keolis, Connex, Transdev. De Robien a annoncé qu 'un "projet d'accord de branche sur la prévention des conflits sera présenté par l'UTP (Union des Transports Publics) aux organisations syndicales le 7 décembre prochain", constatant à ce propos "la disponibilité des organisations syndicales". Faute d'aboutir à un accord dans les six mois dans tous ces domaines, le ministre a menacé de déposer un projet de loi.

Tous les parlementaires, de droite mais aussi socialistes, se sont déclarés en "plein accord" avec l'action du ministre. De son côté L'Humanité, au lendemain de la signature par la CGT de l'accord à la SNCF, avait osé la justifier dans un article intitulé: "La CGT coupe l'herbe sous les pieds du gouvernement". À la suite des déclarations gouvernementales qui montrent que le gouvernement ne désarme pas, le quotidien du PCF a rectifié le ton en parlant "d'un revirement" de la part d'un gouvernement qui entretiendrait la "confusion sur le sens de l'accord signé à la SNCF". Il n'y a pourtant ni revirement du gouvernement ni confusion, et la CGT ne lui a pas coupé l'herbe sous les pieds. En revanche, elle lui a déroulé le tapis pour qu'il puisse se vanter, non sans raison, d'avoir mis dans sa poche les directions syndicales.

Malheureusement, les reculades de la CGT continuent. Le 10 novembre dernier, Bernard Thibault, interrogé sur les négociations qui s'ouvrent dans les transports de province, a déclaré: "Le texte de l'UTP (...) méritera la comparaison avec celui de la SNCF", ajoutant: "S'il reste dans le même esprit, pourquoi ne pas l'approuver?"

De Robien a salué le sens de "l'ouverture de la centrale" de Bernard Thibault. On a les compliments qu'on mérite.

Partager