Contre les violences faites aux femmes : Manifestons à Paris le samedi 27 novembre !18/11/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/11/une1894.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contre les violences faites aux femmes : Manifestons à Paris le samedi 27 novembre !

Le Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), auquel se sont joints une centaine d'associations féministes, de syndicats et de partis politiques, organise une manifestation "Contre les violences faites aux femmes", le samedi 27 novembre à Paris. Lutte Ouvrière appelle à rejoindre, nombreux, la manifestation.

La main aux fesses dans le métro, les sifflets méprisants dans la rue, les blagues sexistes, les publicités pornographiques sont les humiliations les plus fréquentes infligées aux femmes. Puis viennent les injures et les insultes, qui aboutissent parfois aux coups et aux viols, dont certains se terminent par le meurtre.

Les chiffres publiés en 2002 à l'issue d'une enquête nationale sont éloquents. Ainsi, au cours de leur vie, 11% des femmes ont été victimes d'agressions sexuelles. Parmi elles, 5,7% ont subi une tentative de viol et 2,7% ont été violées. Et, chaque année, une femme sur dix est victime de violences conjugales, 72 meurent sous les coups de leur conjoint et 48000 sont victimes d'un viol. Des violences qui s'exercent partout et dans tous les milieux sociaux.

Les violences faites aux femmes, ce sont aussi, pour certaines jeunes filles issues de l'immigration, les mariages forcés. On estime ainsi, en France, à plus de 70000 le nombre des adolescentes mariées de force et donc violées, humiliées, souvent enfermées par un mari qui leur est imposé. Cette violence, c'est aussi la prostitution. La plupart des jeunes filles issues, entre autres, des anciens pays de l'Est et qui se prostituent n'ont pas choisi le trottoir. Elles y ont été poussées par une misère économique, affective et sociale exploitée de manière éhontée par des proxénètes puis des clients.

Ces humiliations, ces violences exercées contre une partie des femmes sont le prolongement et l'aboutissement le plus révoltant des inégalités et des discriminations subies par toutes les femmes dans leur vie professionnelle, politique et sociale. Elles sont inacceptables.

Le Collectif national pour les droits des femmes revendique l'élaboration et le vote d'une loi qui reprendrait les grands points du projet de loi voté le 7octobre dernier par le Parlement espagnol et qui, après discussion et vote au Sénat, devrait entrer en vigueur en Espagne en janvier prochain. Ce projet de loi, intitulé "Mesures de protection intégrale contre la violence de genre", prévoit un arsenal de mesures de prévention, d'éducation, de protection et de sanctions pénales "contre les manifestations de la discrimination, de la situation d'inégalité et des relations de pouvoir des hommes sur les femmes".

Certes, quel que soit le domaine, il y a souvent loin du texte de la loi à son application. Mais l'élaboration et le vote d'une telle loi auraient au moins le mérite de poser le problème dans son ensemble, de sortir la violence sexiste du cadre de la violence privée où elle est le plus souvent maintenue, surtout quand il s'agit, comme c'est le cas le plus fréquent, de la violence conjugale. Certes, aucune loi ne pourra à elle seule résoudre les problèmes posés par l'oppression sociale des femmes et, encore moins, en finir avec elle. Mais la loi constituerait une arme dissuasive à l'encontre des hommes fauteurs de violences et une aide à l'usage des femmes qui, dans de nombreux cas, subissent ces violences en silence.

Sophie GARGAN

Contre les violences faites aux femmes
Manifestation Samedi 27 novembre
RV: 14h30, Place de la Bastille

En région parisienne, le Collectif national pour les droits des femmes appelle également à une journée de témoignages et d'actions, dimanche 21 novembre à 14h, "6heures contre les violences faites aux femmes", à l'Espace Reuilly, 21, rue Hénard, 75012 Paris, avec en concert, Cria Cuervos, Dihya et Leva. Entrée: 5 euros (3 euros pour les chômeurs et les étudiants).

Partager