Dans le monde

Belgique : Le Vlaams Blok change de nom, pas de politique

La Cour de Cassation a confirmé, le 9 novembre, le jugement de la cour d'appel de Gand condamnant le Vlaams Blok (extrême droite flamande) pour "incitation à la haine raciale et xénophobie". Il devra payer une amende de 12395 euros et 7500 euros de dommages aux associations qui s'étaient portées parties civiles, peu de chose alors que le Vlaams Blok reçoit chaque année 3millions d'euros de dotation publique.

Ce fut surtout l'occasion pour ses dirigeants de se poser en victimes "d'atteinte à la liberté d'expression". L'occasion aussi pour ce parti de faire peau neuve. Le Vlaams Blok (Bloc flamand) avait déjà édulcoré ses statuts en éliminant toute phrase manifestement raciste. Il a changé son nom en Vlaams Belang (Intérêt flamand).

Cela ne changera pas grand-chose. Les dirigeants du nouveau Vlaams Belang ont insisté sur la continuité de leur politique: "Notre peuple d'abord" et "Que la Belgique crève !" Mais ces nouveaux statuts et ce nouveau nom servent déjà de prétexte à certains dirigeants des partis flamands de droite -libéraux (VLD), démocrates chrétiens (CD&V), régionalistes (NV-A)- pour remettre en cause le "cordon sanitaire", un accord de 1991 de l'ensemble des partis néerlandophones pour ne pas négocier d'alliance avec le Blok, quand il n'avait encore que 10% des voix.

Les scores du Vlaams Belang lors des élections régionales de juin 2004 (24,6% en Flandre, 33% à Anvers) représentent une menace électorale pour les partis flamands, la droite en particulier, qui pourraient perdre des postes de bourgmestres aux élections communales de 2006. Certains dirigeants de droite préféreraient partager les postes avec lui plutôt qu'avec les autres partis -socialiste et écologiste- comme c'est le cas actuellement à Anvers.

Ce ne serait pas la première fois que la droite parlementaire s'associerait avec l'extrême droite: les dirigeants de l'une et de l'autre sont facilement interchangeables!

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