Saint-Denis : Dix familles jetées à la rue21/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1890.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Saint-Denis : Dix familles jetées à la rue

Mercredi 13 octobre, à deux semaines environ de la trêve hivernale, dix familles ont été expulsées de la cité de Saint-Rémy, à Saint-Denis. Ces familles, qui ne trouvaient pas à se loger, occupaient ces appartements illégalement depuis parfois plus de trois ans, en échange de quoi, certaines d'entre elles versaient une indemnité d'occupation allant de 150 à 412 euros au bailleur privé l'OGIF.

Ce bailleur n'a pas annoncé aux familles leur expulsion, et s'est appuyé sur un jugement prononcé en 2000 pour faire appel à la police. Jusque-là, sans aucun état d'âme, il avait encaissé l'argent des familles sans officialiser leur occupation par un bail. C'est donc prises au dépourvu que les familles se sont retrouvées à la rue. Parmi elles, certains occupants, absents au moment de l'intervention de la police, avaient leurs meubles et leurs affaires dans leur logement qui a été muré.

Les familles ont campé près de la mairie, qui n'avait d'ailleurs pas, elle non plus, été alertée par la préfecture de cette expulsion. Heureusement, la solidarité a joué presque immédiatement. Les animateurs des centres de loisirs sont venus chercher les seize enfants, jetés à la rue, pour les héberger. L'un d'entre eux a dû être hospitalisé deux jours parce qu'il avait pris froid.

Les familles aidées par les associations et des représentants des partis politiques ont décidé d'occuper dimanche 17 octobre la Basilique à Saint-Denis. Il a fallu cela pour que la sous-préfète se déplace: elle a promis de reloger les familles pendant une nuit à l'hôtel, feignant d'apprendre que des enfants étaient laissés à la rue. Elle découvrait aussi le fait que les familles payaient des indemnités d'occupation à ce bailleur. La sous-préfète promettait alors de revoir le dossier. C'est d'autant plus justifié quand on sait que ce bailleur, l'OGIF, a pour administrateur GIAT industries, le producteur d'armes qui -on le voit -n'hésite pas à diversifier ses activités. La cité Saint-Rémy est l'une des cités les plus délabrées de Saint-Denis, depuis des années ce bailleur encaisse les loyers sans jamais rénover les habitations. L'OGIF ne peut justifier des difficultés financières pour expliquer son attitude. Et en l'état, la seule solution pour les expulsés est le relogement immédiat des familles dans leurs appartements.

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