DOM-TOM Guadeloupe : Réactions après l'emprisonnement d'un syndicaliste21/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1890.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

DOM-TOM Guadeloupe : Réactions après l'emprisonnement d'un syndicaliste

En Guadeloupe, depuis l'arrestation et l'emprisonnement d'un dirigeant du syndicat nationaliste UGTG, Michel Madassamy, qui observe une grève de la faim, meetings, manifestations de rue, arrêts de travail et grèves se succèdent.

La justice reproche à Madassamy d'avoir saccagé un magasin, le 27 mai 2001, au cours de manifestations de l'UGTG visant à fermer les entreprises ce jour de commémoration de la lutte des esclaves de 1802 et qui est un jour férié. Il lui est reproché, lors d'une autre grève des transporteurs d'essence, d'avoir détruit en partie un camion d'essence. Il n'y a pas de preuve à ces accusations. Mais l'arrestation de ce militant connu comme très actif se situe dans le cadre d'une répression judiciaire d'ampleur contre une série de militants et dirigeants de l'UGTG, dont l'activisme embarrasse depuis longtemps les patrons et l'administration. Un autre responsable est condamné à de la prison ferme et d'autres à des dizaines de milliers d'euros d'amende.

Deux grands meetings de protestation ont eu lieu les deux dernières semaines devant le siège de l'UGTG, rassemblant plus de 600 personnes et pratiquement l'ensemble des syndicats ouvriers et enseignants de l'île. Samedi 16 octobre, une manifestation a rassemblé plus de 2000 personnes dans les rues de Pointe-à-Pitre. Lundi 18, ce sont les syndicats enseignants qui manifestaient avec les travailleurs devant le rectorat. Et mardi 19 une nouvelle manifestation de rue était prévue à Pointe-à-Pitre. Depuis vendredi15, dans plusieurs entreprises les travailleurs ont fait grève un jour, deux, voire plus. Certaines sont en grève reconductible, comme à l'ANPE où, à l'appel des deux principaux syndicats, UGTG et CGTG, une assemblée générale a opté pour la grève. Lundi 18 et mardi 19, les employés de la CAF et de la Sécu sont sortis des bureaux à l'appel de groupes de militants de l'UGTG. Le centre commercial Carrefour des Abymes a dû aussi fermer ses portes en début de semaine, comme celui de Baie-Mahault l'avait fait le vendredi précédent. Les cantines scolaires sont fermées à l'appel de l'UTC-UGTG (Union des travailleurs des communes). Dans plusieurs établissements scolaires, des enseignants ont observé le mot d'ordre de grève pour les lundi et mardi 18 et 19. Les employés de l'hôtellerie ont refusé de travailler dans certains hôtels, en se massant devant les entrées. Plus d'une dizaine de stations-service ont dû fermer suite à la grève des employés, anciens collègues de Madassamy. Au CHU de Pointe-à-Pitre, l'UGTG a appelé à la grève et plusieurs employés faisaient le piquet devant l'entrée. Les ouvriers de la banane, en grève, se sont joints à toutes les manifestations.

Le 19 octobre, un autre dirigeant de l'UGTG du nom de Toto -celui qui a été condamné à de la prison ferme mais restait libre jusque-là- a été interpellé et emmené au commissariat de Pointe-à-Pitre. 400 personnes ont manifesté devant le commissariat et Toto a été libéré. Pendant son interpellation, on lui a posé des questions sur sa présence lors d'un piquet de grève en 2002.

D'autre part, sur le parking du centre commercial Carrefour de Baie-Mahault, deux militants syndicaux ont été emmenés par les gendarmes. Deux cars de gendarmes en tenue d'intervention faisaient face aux grévistes et le climat était tendu.

L'UGTG et l'intersyndicale déclarent vouloir poursuivre l'agitation jusqu'à la libération de Madassamy. Elles envisagent une série de manifestations multiformes dans les jours qui viennent.

Partager