SNCF Paris - Gare de Lyon : La grève du ras-le-bol09/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1871.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF Paris - Gare de Lyon : La grève du ras-le-bol

Du vendredi 4 juin au lundi 7 juin, plus de 90% des 300 vendeurs grandes lignes de la gare de Lyon ont fait grève.

Cette grève est partie sur un ras-le-bol général dû aux difficultés de toutes sortes entraînées par la mise en place d'un nouveau système informatique de ventes des billets, dit «Mosaïque», dû aussi à un manque d'effectifs criant et à la mise à la porte de trois jeunes embauchés en contrat à durée déterminée (CDD) à qui la direction avait pourtant laissé espérer l'embauche. L'attitude méprisante des chefs et les pressions exercées sur les vendeurs auraient déjà suffi pour que «ça pète»... et ça a pété!

Quatre jours durant, la grève a été massive, même durant le week-end, malgré la mobilisation des cadres et l'envoi d'un huissier, qui voulaient sortir les grévistes des locaux... sans y parvenir.

Le lundi 7 juin fut une journée marathon des grévistes: interpellation du directeur d'établissement qui ne voulait rien lâcher sur les revendications (en particulier, l'embauche des CDD et des effectifs supplémentaires), envahissement des locaux du Comité d'établissement pour interpeller le directeur de Région qui, devant le nombre de grévistes, a fini par se mettre à table face à une délégation nommée par les grévistes.

Résultat: un poste d'agent de maîtrise supplémentaire créé et des promesses d'embauche de travailleurs contractuels au «cadre permanent» c'est-à-dire avec statut de cheminots. Concernant les trois jeunes CDD mis à la rue, leur dossier va être revu par la direction. Une journée de grève sera payée.

La reprise a été votée par une majorité de l'assemblée des grévistes réunis à l'issue de ces négociations, avec le sentiment d'avoir gagné quelque chose et, surtout, d'avoir gagné moralement face à une direction de plus en plus autoritaire.

Le lendemain, dans les lieux de vente, avec la fierté de la grève, l'ambiance était au beau fixe tandis que les cadres rasaient les murs.

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