Sans papiers - à Lille : Un mois de grève de la faim09/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1871.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sans papiers - à Lille : Un mois de grève de la faim

Depuis plus d'un mois se développe à Lille un mouvement de grève de la faim qu'ont rejoint récemment quelque quatre cents sans-papiers qui demandent leur régularisation.

Ceux qui ont initié cette action en sont à leur 28e jour de jeûne et leur état de santé s'aggrave de jour en jour.

D'autant plus qu'empêchés de s'installer dans des locaux confortables, ils campent sur un parking que la Bourse du Travail a mis à leur disposition; or la chaleur peut avoir des conséquences dramatiques pour eux. Mais ils veulent faire reculer les autorités et obtenir des garanties. En effet, le préfet qui s'était engagé, en 2003, à l'issue d'une précédente grève de la faim, à régulariser plusieurs dizaines de dossiers par mois, n'a pas tenu, loin s'en faut, ses promesses. Et aujourd'hui les sans-papiers ne veulent pas se contenter de vagues concessions.

Les derniers événements montrent combien leur méfiance vis-à-vis du préfet est justifiée. En effet, mardi 2 juin, alors que les sans-papiers en grève de la faim s'étaient présentés aux urgences du CHR de Lille, la police est intervenue dans l'enceinte de l'hôpital et a arrêté plusieurs dizaines d'entre eux, brutalement, alors que beaucoup étaient déjà très affaiblis. Par la suite, cinq autres ont été arrêtés à la Bourse du Travail de Lille, refuge des sans-papiers. Le quartier avait été bouclé par la police et les policiers procédaient à des contrôles au faciès. Certains de ces sans-papiers sont toujours menacés d'expulsion hors du territoire.

Depuis, les sans-papiers grévistes de la faim n'osent même plus se rendre à des contrôles à l'hôpital.

Dernièrement, le préfet, inquiet d'une situation tragique dont il porte la responsabilité, a dit qu'il s'engagerait à réexaminer les dossiers comme il s'y était engagé en 2003. Mais 2003 est un cuisant souvenir pour les sans-papiers; et ce geste d'ouverture est encore bien trop vague pour que les sans-papiers lui fassent confiance.

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