Renault : Les salariés de l'informatique refusent d'être externalisés09/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1871.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault : Les salariés de l'informatique refusent d'être externalisés

Depuis plusieurs mois les salariés de l'informatique Renault manifestent contre le projet de la direction d'externaliser l'informatique. Ces manifestations ont empêché la filialisation, mais pas les projets de partenariats.

Cette fois-ci la restructuration de la direction de l'informatique était à l'ordre du jour du Comité central d'entreprise du mercredi 2 juin après-midi. Tous les syndicats avaient appelé à un débrayage pour participer au rassemblement à Boulogne-Billancourt, devant le CCE. Il y avait plus de 500 salariés du siège social, du Technocentre et des sites de la région parisienne. À Cléon, à Flins et à Sandouville des salariés de l'informatique ont également débrayé.

Les représentants syndicaux avaient prévu de demander une suspension de séance et de voter la nomination d'un expert, ce qui permettait de faire reculer dans le temps la consultation du CCE sur le projet de la direction.

À la tribune, les intervenants ont signalé que les salariés de l'informatique au siège social avaient dans la matinée arrêté pendant une heure et demie les serveurs informatiques, perturbant momentanément le travail.

En séance, les élus du personnel ont réussi à faire voter la transformation de la «consultation» en «information» ce qui permettait en principe de repousser la décision. Néanmoins, la discussion continuait et s'éternisait et, au-dehors, les grévistes commençaient à en avoir assez d'attendre. Une pétition signée sur place par 120 personnes demandait la nomination d'un expert. Les élus du CCE finirent par voter cette nomination, ce qui permettait le report du Comité central d'entreprise au 23 juin.

Les présents se sont promis de revenir ce jour-là.

De son côté, la direction faisait un communiqué réaffirmant son projet de découpage de l'informatique en trois parties. Dans la partie «poste de travail» (environ 400 personnes) près de la moitié des salariés seraient transférés dans une entreprise extérieure. Dans la partie «parc applicatif» (environ un millier de personnes), il est envisagé une «business unit», c'est-à-dire une nouvelle division administrative interne à Renault, mais qui serait associée à un grand partenaire externe... ce qui est tout de même une façon de préparer la sortie du groupe Renault. Enfin, dans la partie «exploitation» la direction envisage aussi une externalisation mais pas dans l'immédiat.

En fait la direction ne désarme pas: la forme peut changer, mais le projet d'externalisation demeure. Alors, les salariés ne désarment pas non plus et le 23 juin sera une nouvelle occasion de le lui prouver.

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