Arlette Laguiller chez Vallourec: : «Les délinquants, ce sont les patrons»09/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1871.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arlette Laguiller chez Vallourec: : «Les délinquants, ce sont les patrons»

«Lorsque vous êtes allés vous adresser aux ouvriers de Vitry-le-François certains vous ont, paraît-il, traités de «bandes de voyous». Mais les voyous, les délinquants ce sont eux, ce sont les patrons, ce sont les Bolloré et les autres qui agressent votre emploi, votre vie, vos familles, votre région.

Qui a le droit de décider de vous réduire au chômage avec le mépris le plus total? C'est un conseil d'administration aux délibérations secrètes. Eh bien il est temps que ceux qui donnent 20, 30 ou 40 ans de leur vie à un patron aient le contrôle de leur entreprise, et sachent où va l'argent gagné sur leur dos et à quoi il sert. (...)

Vous n'êtes pas une petite PME ou PMI... mais un grand groupe qui compte 17000 salariés, dont l'action a grimpé de 50% en un an, et dont l'un des actionnaires principaux est le groupe Bolloré. Alors oui il faut prendre sur la fortune des gros actionnaires pour maintenir l'emploi. Selon le magazine Capital le groupe Bolloré Investissements a vu ses bénéfices augmenter en un an de 38%. Et monsieur Bolloré est aujourd'hui la huitième fortune d'Ile-de-France, juste derrière la famille Peugeot.

(...)

Oui vous avez le droit de vous battre pour être traités comme des êtres humains, comme des hommes et des femmes libres qui en ont assez d'être soumis aux diktats du patronat. Des groupes puissants comme Vallourec sont des irresponsables vis-à-vis de la société. Ils se moquent, ces trusts, de réduire des régions à l'état de déserts industriels, et les gouvernements les laissent faire. Car les 117 licenciements ici à Laigneville vont aggraver encore le chômage en augmentation de 5,8% en un an dans l'Oise, et ils auront des répercussions sur la vie des sous-traitants et des commerçants.

Aujourd'hui, l'État français envoie des militaires en Côte-d'Ivoire pour protéger les intérêts de Bolloré et d'autres, mais jamais on n'envoie des CRS pour empêcher un trust de licencier.

Votre revendication principale aujourd'hui c'est «Personne à l'ANPE» et je sais que vous vous battrez jusqu'au bout pour cela. Soyez assurés de ma solidarité totale et de celle de mes camarades de Lutte Ouvrière dans votre combat.

Demain je serais à Belfort pour rencontrer les travailleurs d'Alstom qui commencent à recevoir leurs lettres de licenciements. Belfort c'est loin d'ici, mais c'est le même combat. Eh bien j'espère que tous les travailleurs de ce pays descendront sur le pavé pour obtenir enfin l'interdiction des licenciements collectifs. En attendant, je vous souhaite bon courage pour votre combat à tous.»

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