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Quand les Alliés laissaient les nazis exterminer tranquillement les Juifs

Plus de cinq millions de photographies aériennes prises par l'aviation anglo-américaine au cours de la Seconde Guerre mondiale, jusqu'ici étaient difficilement accessibles, sont maintenant disponibles, y compris sur Internet.

Parmi ces photos publiées, une retient l'attention. C'est celle du camp d'extermination d'Au-schwitz prise le 23 août 1944. On y voit un alignement de prisonniers et la fumée dense des crématoires. Ainsi des avions d'observation pouvaient survoler le camp de la mort. Pourtant, aucune des lignes de chemins de fer conduisant à Auschwitz n'a été bombardée.

Du coup, Auschwitz a pu "fonctionner" jusqu'à l'extrême limite, les derniers gazages ayant eu lieu en novembre 1944. Au moment où étaient prises ces photos, des Juifs hongrois, puis des Juifs de Grèce, étaient exterminés. Des trains de la mort sont partis de Lyon et de Paris fin juillet-début août. En septembre et octobre 1944, les ultimes convois en provenance de Hollande, de Pologne, des pays baltes, de Hongrie, d'Italie, et de Tchécoslovaquie sont arrivés au camp. Auschwitz fonctionnait toujours, Auschwitz brûlait toujours ses cargaisons de cadavres!

L'aviation alliée aurait-elle pu bombarder les voies ferrées? C'est une chose d'envoyer un avion de reconnaissance, c'en est une autre d'envoyer des bombardiers.

Au début de 1944, les pertes alliées étaient énormes lors des raids de bombardement: jusqu'à un appareil sur quatre. Mais dans les derniers mois de 1944, la Luftwafe était hors d'état de résister: les pertes de l'aviation alliée n'étaient plus que de l'ordre de 1% à chaque sortie. A ce moment-là, il aurait été possible d'envoyer quelques avions lâcher des bombes sur les voies ferrées d'Auschwitz. Cela aurait paralysé l'usine d'extermination.

Les dirigeants alliés militaires ou civils, les Eisenhower et autres Montgomery ont estimé que le sort des Juifs ne méritait pas que l'on risque quelques avions et quelques équipages sur les milliers qui survolaient régulièrement l'Allemagne.

Et du côté de l'Armée soviétique, le constat est le même. Certes, elle disposait d'une aviation beaucoup moins performante que les Anglo-américains, mais depuis mai 1944 Auschwitz n'était plus qu'à 400 kilomètres du front, à 200 kilomètres seulement en juillet et à 150 kilomètres en octobre.

Et pourtant jamais un avion n'a survolé le camp de la mort pour faire autre chose que prendre des photos, et les trains ont continué à arriver sans encombre...

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