Peugeot-Citroën : 1,8 milliard dépensé en 3 ans... pour détruire ses propres actions.22/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1851.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot-Citroën : 1,8 milliard dépensé en 3 ans... pour détruire ses propres actions.

"Peugeot: un bon geste pour les actionnaires" tel était le titre du journal patronal La Vie Française de fin novembre, annonçant la décision du groupe de racheter pour 600 millions d'euros de ses propres actions afin... de les détruire!

L'intérêt de la manoeuvre? Cela permet d'augmenter artificiellement le bénéfice que rapportera chaque action, puisque le profit sera divisé par un plus petit nombre de titres. Même si cela coûte une petite fortune à l'entreprise: outre les 600 millions de fin novembre, elle en avait déjà racheté pour 185 millions courant 2003, 556 millions en 2002, et 484 en 2001. En trois ans, PSA aura ainsi consacré plus de 1,8 milliard d'euros au rachat de ses propres actions! Une somme qui représente l'équivalent du salaire brut annuel de plus de 125000 ouvriers payés au Smic.

Tous les grands groupes capitalistes pratiquent de la sorte, preuve s'il en est qu'ils ne savent vraiment pas quoi faire de leurs bénéfices. Comme le souligne le journal patronal, il s'agit certes d'une opération "onéreuse", mais qui ne gêne pas la firme car elle "dispose d'une trésorerie abondante": malgré la prétendue crise du marché automobile, PSA croule sous les milliards.

Accessoirement, cette opération de rachat d'actions, suivie d'une destruction, a aussi permis à la famille Peugeot de renforcer son contrôle sur le groupe dont elle possède maintenant plus de 42% des droits de vote. Car derrière les grands groupes, derrière les marques connues du grand public, il y a toujours des familles bourgeoises en chair et en os.

Ainsi le magazine suisse Bilan de décembre nous apprend qu'un des nombreux héritiers Peugeot, Eric -celui dont l'enlèvement avait fait la Une des médias dans les années 1960 -vient d'entrer dans le club huppé des 300 plus grosses fortunes de Suisse. Autrefois responsable du sponsoring de la marque, il a quitté ses fonctions en 2000, direction la Suisse. Il prospère à la tête d'une fortune estimée à 3 ou 4 milliards de francs, suisses, évidemment, son nom apparaissant au répertoire des actionnaires d'une société de sports en Suisse. Selon le magazine, Eric Peugeot "semble apprécier les plaisirs des bords du Léman puisqu'il fait partie du golf de Bonmont".

Pendant que ces messieurs jouent au golf et que leurs PDG bien payés discourent sur la crise de l'automobile, dans les usines et les bureaux, cadences et charge de travail augmentent autant que la précarité. Et les salaires sont toujours bloqués.

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