Parlement européen : Immigration et égalité des droits22/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1851.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Parlement européen : Immigration et égalité des droits

La politique d'immigration et d'intégration que prétend mettre en place la Commission européenne vise à établir un cadre pour la "gestion des flux migratoires" et une "politique commune européenne en matière d'asile".

Comme bien souvent, le rapporteur du Parlement européen allie bonnes intentions et prise en compte des besoins des patrons en Europe. Sur cette question, Arlette Laguiller a déclaré:

"Depuis que le système économique basé sur le travail salarié s'est généralisé, l'émigration a toujours servi à fournir de la main-d'oeuvre aux entreprises des pays développés.

La puissance américaine s'est bâtie ainsi. La France et la Grande-Bretagne et d'autres ne se seraient pas développés sans l'apport d'immigrants venus des empires coloniaux ou de pays plus pauvres de l'Est européen. Contrairement aux trafics d'esclaves, ces déplacements de populations étaient libres; les migrants n'étaient pas enchaînés, ne subissaient pas les coups de fouet, la faim et la misère de leurs régions d'origine suffisaient à les pousser à émigrer.

Cette émigration était régulée, lorsqu'elle l'était, en fonction des intérêts des entreprises capitalistes, c'est-à-dire du grand patronat du pays d'accueil.

C'est dire que ce rapport ne brille pas par l'originalité. Ce qu'il propose, c'est certes une bonne intégration des esclaves salariés modernes - et même des mesures positives pour les femmes-, mais c'est surtout leur contrôle et l'adaptation de leur venue aux besoins du marché du travail.

Là où le rapport innove, c'est en proposant une immigration temporaire. Ce qui permettra au grand capital occidental de bénéficier d'une main-d'oeuvre déjà formée ailleurs, et donc sans frais, et de se débarrasser d'elle dès qu'il estime ne plus en avoir besoin.

Ce fonctionnement inhumain, car c'est le marché qui décide à la place des hommes, ne cessera qu'avec la disparition de l'actuel système économique.

Mais ce que les travailleurs peuvent et doivent obtenir pour préserver leurs intérêts collectifs, qu'ils soient citoyens ou migrants, c'est une rigoureuse égalité des droits afin que le patronat ne puisse pas les opposer les uns aux autres, en instaurant une concurrence nuisible à tous.

Voilà pourquoi nous revendiquons l'égalité totale des droits civils et politiques pour tous ceux qui vivent et travaillent sur le sol de l'Union, incluant le droit d'y circuler librement, d'en sortir et d'y revenir. Et nous revendiquons la légalisation de la situation de tous les travailleurs immigrés dits clandestins qui ne le sont que parce qu'on leur refuse des papiers".

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