L'inventeur du "contrat de projet" : Un proche de Fabius et du patronat22/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1851.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'inventeur du "contrat de projet" : Un proche de Fabius et du patronat

Michel de Virville vient de faire l'actualité en proposant la création d'un "contrat de projet". Ce contrat de travail à durée déterminée de longue durée, voilà des années que le patronat en rêvait.

Ainsi, alors que les contrats à durée déterminée sont limités à dix-huit mois, et sont en principe réservés à des remplacements ou à des surcroîts temporaires d'activité, le nouveau contrat pourra concerner toutes sortes de projets, de missions ou de chantiers, et durer jusqu'à cinq ans. En un mot, il permettrait au patronat d'accroître la précarité du travail.

L'individu n'en est pas à son premier mauvais coup contre les travailleurs. Jusqu'à présent, son nom était surtout attaché à la direction du groupe Renault. En tant que secrétaire général chargé de la direction des ressources humaines, il fut notamment l'artisan de la fermeture de l'usine belge de Vilvorde en 1997 et de toutes les suppressions d'emplois effectuées depuis dans le groupe.

Son entrée dans les sphères gouvernementales remonte à 1986, date à laquelle il intégra l'équipe du Premier ministre de Mitterrand, Laurent Fabius. Deux ans plus tard, c'est avec Rocard qu'il copine. Lorsqu'au nom de "l'ouverture", Rocard nomme l'ex-secrétaire du Parti Républicain Jean-Pierre Soisson, ministre du Travail, de Virville sera son chef de cabinet.

En 1993, il rejoint l'ancien chef de cabinet de Fabius, Louis Schweitzer, à la direction de Renault. Ses nouvelles fonctions n'empêchent pas de Virville de continuer à fréquenter les antichambres gouvernementales, quelle que soit la majorité du moment. C'est ainsi qu'en 1996, il se retrouve chargé d'une mission sur la formation par Jacques Barrot, alors ministre du Travail dans le gouvernement Juppé.

En lui commandant récemment un rapport sur le "toilettage du Code du Travail", Fillon ne prenait donc aucun risque; les propositions de De Virville ne pouvaient aller ni contre la volonté du gouvernement actuel ni contre celle du Medef et du patronat. Et ce ne sont pas ses liens avec la mouvance socialiste qu'incarnent les Fabius et Rocard qui pouvaient laisser penser le contraire.

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