Le programme du FN : Contre les travailleurs, toute !22/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1851.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le programme du FN : Contre les travailleurs, toute !

Entamant sa campagne électorale, le Front National répète qu'il est à la fois "national" et "social". En ce qui concerne le "national", il est incontestable que la "préférence nationale" et la "discrimination positive", franchement xénophobes, sont au coeur de la propagande du FN. Quant au "social", la démagogie des discours, se fondant selon ses dirigeants sur un prétendu "bon sens", cache mal le caractère antiouvrier de ce programme.

Sur les principales difficultés que rencontre la population laborieuse, le Front National défend des positions diamétralement opposées aux intérêts des travailleurs. Le FN critique la loi Aubry sur les 35 heures essentiellement parce qu'elle diminue le temps de travail alors qu'il faudrait travailler plus. "Nous avons adopté la loi des 35 heures; il fallait faire celle des 42 heures" expliquait Le Pen dans une interview au Monde en avril 2003.

Il y a aujourd'hui près de trois millions de chômeurs. Mais selon le FN, les statistiques grossissent et faussent les chiffres, en confondant les "vrais" chômeurs avec ceux qui le seraient de façon "illégitime", parce qu'ils ont une "préférence pour l'assistanat", façon à peine voilée de traiter les chômeurs de fainéants. Tout comme le font Raffarin et Fillon.

Pour créer des emplois, le FN propose, comme l'a expliqué récemment à la radio Marine Le Pen, "protéger et aider les PME/PMI" par l'octroi de subventions, recette éculée, mise en pratique par tous les gouvernements de droite comme de gauche, et qui a montré son efficacité... pour les patrons.

Et puis on se souvient des déclarations de Le Pen lui-même, pendant les mouvements contre le recul de l'âge de la retraite et la baisse des pensions, en avril-mai 2003. A ses yeux, la réforme projetée était timorée: "Au lieu de décider de la retraite à 60 ans, il fallait progressivement la reporter à 70 ans pour ceux qui le désirent" avant de s'en prendre aux fonctionnaires, accusés de bénéficier "d'avantages" scandaleux.

De tels propos et projets suffisent à situer Le Pen, ce patron milliardaire, et son parti, dans le camp des ennemis mortels de la classe ouvrière. Aucun travailleur, chômeur, homme ou femme de la population laborieuse, ne peut voir en eux des porte-parole des intérêts du monde du travail.

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