GIAT Industries - Saint-Chamond (Loire) : Le compte n'y est pas22/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1851.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

GIAT Industries - Saint-Chamond (Loire) : Le compte n'y est pas

Dans le conflit qui oppose la direction de GIAT Industries (entreprise d'État de fabrication d'armements terrestres) et ses 6 250 salariés, une semaine de négociations s'ouvre.

La direction, appuyée sur le ministère de la Défense, avait présenté en avril 2003, un plan de suppression de 3 950 emplois, avec entre autres la fermeture de trois sites: un à Tarbes, un à Cusset dans l'Allier et celui de Saint-Chamond qui emploie près de 600 salariés. Après un certain nombre d'actions et de mobilisations, les travailleurs ont obtenu des aménagements de ce plan, mais seulement sous ses aspects sociaux: les dates de notification des postes supprimés et des licenciements sont reportées à la deuxième moitié de 2004, les conditions, financières en particulier, selon lesquelles vont partir ceux dont les postes sont supprimés ont été revues à la hausse. Mais direction et gouvernement maintiennent les fermetures de sites à l'ordre du jour.

Cela ne peut pas satisfaire le personnel. À l'usine de Saint-Chamond, directement visée, après la fermeture de fin d'année, les mobilisations ont repris.

Elles étaient bien nécessaires. La direction a fait un mauvais coup en faisant sortir une tourelle de marine que les travailleurs avaient réussi à bloquer jusqu'à maintenant. Cela se passait le vendredi 9 janvier, après les heures de travail. Et le vendredi suivant, pour bien montrer que leur détermination restait entière, les travailleurs débrayaient massivement et mettaient sous séquestre une tourelle qui sortait de fabrication et devait partir pour une exposition.

Des discussions avaient lieu dans la semaine du 12 janvier avec des représentants du ministère. Certains pensaient qu'elles allaient montrer une volonté du gouvernement de lâcher des concessions un peu substantielles, ce qui lui aurait peut-être permis d'obtenir un accord des syndicats et du personnel avant le procès qui doit avoir lieu le 4 mars au tribunal de grande instance de Versailles pour juger de son plan de suppressions d'emplois. Il n'en fut rien: à part des "bricoles", rien de sérieux ne fut mis sur la table.

Les travailleurs ont aussi montré leur mécontentement, cette même semaine, par deux débrayages et deux manifestations, l'une à Saint-Chamond, l'autre devant la préfecture de Saint-Étienne.

Avant d'entamer de nouvelles négociations ce lundi 19 janvier, la direction a laissé entendre que celles-ci pourraient durer toute la semaine. Est-ce bon ou mauvais signe? Mais une chose est sûre: pour les travailleurs, le compte n'y est pas.

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