Dans les entreprises

Aventis : Les directeurs se soignent

Depuis quelques années, la direction du trust pharmaceutique Aventis, pour augmenter ses profits, ferme ou cède des établissements, supprime des milliers d'emplois dans le monde et ne développe que les médicaments susceptibles de dégager un chiffre d'affaires d'au moins 1 milliard d'euros.

Actuellement, en région parisienne, elle supprime 666 emplois dans les laboratoires et services d'appui et ferme le centre de recherche de Romainville. Elle veut céder l'usine de production de Villeneuve-la-Garenne pour développer son usine de Singapour.

Dans les CCE et lors des manifestations, les directeurs d'Aventis expliquent la main sur le coeur, là où se tient aussi leur portefeuille, que ces mesures sont inévitables.

Mais pour les aider à assumer ce boulot de tueurs d'emplois, Aventis n'hésite pas à arroser largement leur état-major!

En 2002, certains salaires déclarés des directeurs avaient été augmentés de 50% à 85%. Les I. Landau, J. Dormann, J.-R. Fourtou, etc., émargeaient à 4,3 et 3,5 millions d'euros par an, sans compter leurs stock-options et autres avantages.

Cette année, les hauts dirigeants se sont reconduits et ont élargi une mesure d'aide garantissant leurs vieux jours: "Un complément de retraite viager et réversible s'ajoutant aux retraites normales".

Il s'agit pour les cadres qui gagnent quatre fois et plus le plafond de la Sécurité sociale (9904 euros/ mensuels) de bénéficier, à la retraite, en plus de leurs allocations retraites, d'une allocation spéciale Aventis supplémentaire de 32,5% de leurs revenus dépassant ces 9904 euros.

Les dix plus hauts salaires en 2002 étant de 600000 euros à 4,3 millions d'euros par an, ils dépassent de beaucoup les quatre fois le plafond de la SS !

Les syndicalistes ont déjà fait les comptes pour certains directeurs: P.Langlois toucherait 375000 euros de complément de retraite par an, T.Soursac 406000 euros, I.Landeau 614000 euros, et ils sont des dizaines à être ainsi grossièrement engraissés pour appliquer les suppressions d'emplois, pour justifier des reclassements de personnel avec 30 ou 40% de perte de salaire, pour arrêter les recherches médicales utiles! Et aussi pour approuver, avec le Medef, les mesures contre les retraités.

Bien sûr, par rapport aux deux milliards d'euros de profits d'Aventis en 2002, ces primes ne sont pas le plus gros scandale, mais elles indignent à juste titre nombre de salariés d'Aventis qui se retrouvent mis à la porte par des individus qui s'en mettent plein les poches!

En plus, depuis des mois, on envoie la police contre les salariés d'Aventis qui manifestent, révoltés par tant d'injustice!

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