Atofina (Jarrie, près de Grenoble) : Fin de la grève du nettoyage22/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1851.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Atofina (Jarrie, près de Grenoble) : Fin de la grève du nettoyage

Les travailleuses du nettoyage employées d'ONET qui nettoient les locaux de l'usine Atofina à Jarrie ont repris le travail le 19 janvier. Depuis plusieurs années, il leur faut sans cesse vérifier leur feuille de paye et se battre pour exiger leur dû car les manques et les erreurs sont monnaie courante. Les salariés en CDD qui font les remplacements n'ont pas la même rémunération que les titulaires; des contrats de travail sont illégaux! Même chez celles qui travaillent depuis longtemps sur le site, les inégalités règnent du fait du changement perpétuel d'employeur au gré des contrats de sous-traitance passés avec Atofina.

Excédées, le 15 décembre, toutes les salariées, une douzaine en CDI et CDD, décidèrent de débrayer une heure par jour. Au bout d'une semaine et trois jours de grève complète, le patron s'engagea à payer les retards de salaire et à requalifier le contrat de travail d'une salariée, embauchée pour 14heures par mois, alors qu'elle effectue plus de 120heures mensuellement, depuis un an. Le travail reprit donc mais devant le non respect des engagements du patron, la grève devint totale.

Une pétition de solidarité, à l'initiative des grévistes, recueillit plus de 400 signatures parmi les travailleurs de l'usine et une collecte de soutien rapporta 2300 euros.

Plus de trois semaines après, le patron décida de tout régler et de payer 1300 euros à la salariée embauchée pour 14heures, en compensation des heures complémentaires qu'il refusait jusque-là de lui verser. Mais la grève continua car les travailleuses exigèrent que les jours de grève leur soient payés.

La direction d'Atofina, qui est la première responsable de cette situation puisque c'est elle qui sous-traite le nettoyage à moindre coût, refusa d'intervenir dans ce conflit mais laissa entrer dans l'usine des équipes extérieures, envoyées par ONET sans habilitation chimie, ce qui est pourtant obligatoire sur un site classé Seveso. D'ailleurs un incident, vite rapporté aux grévistes, se produisit dans un atelier où de l'eau mercurée fut jetée directement dans un évier.

À voir les grévistes tous les jours devant l'usine ainsi que les reportages à la télé et dans la presse, le DRH se plaignit d'être pris en otage et demanda à la déléguée CGT pourquoi elles n'allaient pas plutôt à la porte d'ONET. Celle-ci lui répondit qu'elle travaillait ici depuis plus de vingt ans, y avait laissé sa santé et n'avait pas l'intention d'aller ailleurs. Si la direction d'Atofina ne supporte pas la vue des grévistes et bien qu'elle paie elle-même les jours de grève!

Le mercredi 14 janvier, les grévistes s'invitèrent à une assemblée générale organisée par la CGT d'Atofina et s'adressèrent à la centaine d'ouvriers présents en expliquant que les patrons se permettaient tous les mauvais coups, qu'il était temps de réagir ensemble. Précisons qu'Atofina vient juste de fermer une de ses usines, à quelques dizaines de kilomètres de là. Les participants réclamèrent au secrétaire syndical un débrayage en solidarité avec les grévistes.

Dès la nouvelle de ce débrayage, on constata alors une certaine effervescence, tant du côté de la direction d'Atofina que de celle d'ONET, à tel point que le vendredi suivant, le patron d'ONET venait voir les grévistes et acceptait de payer plus de la moitié des jours de grève. Sept jours resteront à la charge des grévistes.

Outre le paiement des arriérés, elles ont obtenu une augmentation de 5% des primes, l'égalité des primes pour toutes, la même rémunération que les titulaires pour les remplaçantes en CDD.

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