Suppression d'un jour férié : Une double arnaque13/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1841.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Suppression d'un jour férié : Une double arnaque

La suppression d'un jour férié -lundi de Pentecôte ou autre- est doublement choquante, par la contribution demandée, comme d'habitude, aux seuls salariés, et par la carence du budget de l'État qu'une telle mesure tente de masquer.

Les salariés y perdront environ 0,45% de leur salaire annuel (1 jour supplémentaire divisé par 220 jours déjà travaillés), mais les patrons ne devraient reverser à l'État que 0,30% de cette masse salariale, si bien qu'ils encaisseront en plus du profit qu'accompagne toute journée travaillée, environ la moitié de cette journée supplémentaire. Non seulement il n'est rien demandé aux patrons, mais ils y gagnent! Curieusement (mais ce n'est pas un hasard non plus), dans les secteurs de services comme les hôpitaux, qui ne produisent pas, donc ne créent pas de valeur, les salariés sont tout de même mis à contribution, mais les professions libérales, elles, en sont dispensées.

Quant à la contribution reversée à l'État, elle sera notoirement insuffisante pour financer un plan d'aide aux personnes âgées digne de ce nom. Ce qui n'empêche pas le gouvernement de charger la barque encore davantage en annonçant que les sommes recueillies devraient, en plus, servir à l'aide aux personnes handicapées, un secteur où les besoins non satisfaits sont également importants.

Alors, par la suppression d'un jour férié, le gouvernement fait d'une pierre deux coups: c'est une attaque supplémentaire contre les salariés et une façon, pas si nouvelle que ça, d'exonérer l'État d'un financement de besoins vitaux pour la société. Le seul souci du gouvernement, c'est de faire que le patronat engrange le fruit du travail des salariés, directement en les exploitant, et indirectement par les sommes que lui verse l'État au lieu de les verser aux services publics.

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