Pas de rigueur pour les marchands de canons13/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1841.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pas de rigueur pour les marchands de canons

Décidément la rigueur ne s'applique pas à tous les budgets de l'État. Début novembre, les députés ont voté une augmentation de 9,2% des crédits d'équipements militaires pour un budget total de la Défense en progression, lui, de 4%.

On apprend ainsi que l'armée française va se doter de missiles de croisière Scalp EG, très performants paraît-il, dont le prix surtout est performant puisqu'ils coûtent la bagatelle de 850000 euros pièce. L'État compte en acheter 450. Mais ce n'est pas tout. À plus long terme, en 2007, l'armée compte se payer un autre missile, à tête nucléaire celui-là, le missile ASMP-A. Le coût de cet arsenal est estimé à 1,4 milliard d'euros.

Le député UMP Jean-Yves Chamard, rapporteur spécial du budget a déclaré à l'Assemblée que "l'augmentation incessante des crédits n'est pas le bon remède". Mais il est vrai qu'il parlait du budget de l'Éducation nationale.

Pour celui de l'armée apparemment, ce principe ne s'applique pas. Ceux qui pensent qu'il s'agit une fois de plus de servir les industriels de l'armement, comme Matra ou Dassault, sont de mauvais esprits.

Un rapport parlementaire explique, pour justifier ces dépenses militaires, que des "puissances régionales", comme la Syrie, la Corée du Nord ou autres, soupçonnées de détenir des armes de destruction massive, menaceraient les "démocraties". Ces justifications font froid dans le dos car la France, elle, a semble-t-il le droit de se doter d'armes de destruction massive, Scalp et autres ASMP-A, qui peuvent frapper leur objectif à des distances de 300 à 600 kilomètres.

Mais personne ne s'y trompe, la cause que sert ce gouvernement, ce n'est ni celle de la paix ni celle de la "démocratie", mais tout bonnement celle des profits des industriels.

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