Les intermittents du spectacle sur France 2 : La téléréalité que l'on aime13/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1841.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les intermittents du spectacle sur France 2 : La téléréalité que l'on aime

Lundi 10 novembre, un groupe d'intermittents du spectacle a fait irruption au journal télévisé du soir de France 2, finissant par obtenir un temps de parole pour lire un communiqué protestant contre la réforme de leur assurance-chômage.

Le présentateur David Pujadas a dû céder sa place à leur porte-parole, en "accord avec la direction de la chaîne", a-t-il tenu à préciser ensuite, par crainte de montrer une quelconque solidarité. Pour une fois, les téléspectateurs ont pu entendre en direct, avec des mots simples et qui touchaient, les préoccupations d'une catégorie de travailleurs qui n'entendent pas subir les coups du Medef et du gouvernement sans réagir, comme ils l'ont montré à diverses reprises depuis cet été.

Loin d'être le "coup de force" que Pujadas a dénoncé le lendemain ou la "prise en otage du journal télévisé", selon les termes d'Aillagon, le ministre de la Culture, leur intervention est au contraire apparue aux yeux de tous comme celle de femmes et d'hommes qui, au-delà de leur cas, affirment leur solidarité avec le monde du travail en se mobilisant contre toutes les formes d'emplois précaires et les attaques que subissent les travailleurs.

Les intermittents du spectacle continuent de dénoncer l'accord signé le 26 juin dernier entre le Medef, le syndicat patronal, et deux syndicats minoritaires, qui doit être appliqué à partir de janvier 2004. Dorénavant, pour avoir droit aux indemnités de chômage, il leur faudra avoir travaillé 507 heures sur dix mois pour les techniciens, sur dix mois et demi pour les artistes, au lieu de douze. Cela revient à exclure de toute indemnisation les plus précaires d'entre eux, soit 30000 personnes, ainsi que l'a rappelé leur porte-parole. De plus, ils ne seront plus indemnisés que pendant huit mois au lieu de douze.

La CGT-Spectacle avait demandé la suspension de l'application de cet accord devant le tribunal, en attendant l'avis du Conseil d'État sur sa validité qui doit être donné le 17décembre, s'appuyant sur le fait que des modifications relevant du "faux et usage de faux" avaient été apportées au texte sans consultation de tous les syndicats. Le juge des référés s'est déclaré incompétent pour statuer sur cette demande. Jeudi 13 novembre, une réunion était prévue au siège de l'Unedic à Paris pour entériner le protocole d'accord avant sa signature définitive par le ministère des Affaires sociales... et aussi pour le débarrasser en douce des illégalités les plus flagrantes, disent la CGT et la coordination des intermittents et des précaires d'Ile-de-France, qui appellent ce jour-là à manifester.

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