Le forum "altermondialiste" : "Changer le monde", oui mais comment?13/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1841.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le forum "altermondialiste" : "Changer le monde", oui mais comment?

Le forum social européen "altermondialiste", qui se tient à Paris et en banlieue parisienne du 12 au 15 novembre, suscite de curieuses vocations. "Le terme altermondialiste ne me fait pas peur", a même déclaré, dernier en date, le président de l'UMP Alain Juppé. Le Parti Socialiste n'est pas en reste. Ses différents responsables cherchent à le présenter comme la force politique en mesure de prendre en compte les aspirations à "un autre monde possible" des participants au rassemblement.

Les organisateurs des débats ont décidé que les organisations politiques ne pourraient y participer en tant que telles. Il s'agit, disent-ils, d'éviter la "récupération". Mais lorsque l'on parle de changer le monde, ce sont forcément des points de vue politiques qui s'expriment, y compris de la part de ceux qui se proclament "apolitiques". Et cela ne peut empêcher des Hollande, voire des Juppé, de saisir l'occasion pour dire qu'ils comprennent les préoccupations des participants et même qu'ils les partagent, et que leur action va justement dans ce sens.

Cela est sans doute aussi rendu possible par le fait que le mouvement "altermondialiste" est hétérogène et se présente d'abord comme un "forum", un ensemble de débats où chacun devrait apporter sa contribution, sa réflexion à la façon dont on pourrait "changer le monde".

A ce débat, beaucoup participent sans doute en toute sincérité, parce qu'ils sont choqués par le désordre économique, l'extension de la pauvreté, les licenciements, la famine dans les pays pauvres ou la dégradation de l'environnement: les aspects de la crise de la société capitaliste sont si nombreux qu'il est difficile de les citer tous. Et il est heureux de voir que, malgré tous les discours officiels, ce système continue d'engendrer non seulement des insatisfactions et des mécontentements, mais des révoltes et en tout cas la conviction que le monde ne peut pas continuer ainsi, et cela dans tous les pays.

Tous ceux-là ne peuvent qu'être choqués, en tout cas, de la façon dont un certain nombre d'hommes politiques profitent ainsi de l'occasion pour se mettre en valeur, même quand ils ont récemment exercé le pouvoir ou même l'exercent actuellement, et ont ainsi montré concrètement de quel côté ils sont: c'est-à-dire précisément du côté des tenants de cette société, du côté des grandes sociétés capitalistes et des banques, du côté de ce système économique qui accumule la richesse à un pôle et la détresse à l'autre et qui continue en ce 21e siècle d'engendrer crise, famines et guerres à répétition.

Alors oui, pour "changer le monde", il faut une politique, et une politique qui ne soit pas celle des gestionnaires de cette société dans leurs diverses variantes, mais une politique révolutionnaire pour en finir avec ce système, le système capitaliste. Et seuls les travailleurs et les masses exploitées de tous les pays ont la possibilité et la force de construire une autre société, qui ne soit plus basée sur le profit et l'exploitation, mais sur la libre association, la coopération, la mise en commun des richesses et leur utilisation rationnelle en fonction des besoins des hommes.

Mieux que l'"altermondialisme", cela s'appelle l'internationalisme et le communisme. Et cela reste encore aujourd'hui la meilleure idée pour "changer le monde".

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