Japon : La coalition de droite reconduite13/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1841.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Japon : La coalition de droite reconduite

Dimanche 9 octobre, quelque 103 millions d'électeurs japonais se rendaient aux urnes pour élire les 480 députés du Parlement de Tokyo. La coalition gouvernementale sortante, conduite par le précédent Premier ministre Junichiro Koizumi, qui dirige le parti conservateur, le Parti Libéral Démocrate (PLD), a conservé de justesse sa majorité.

Avec 237 sièges obtenus par ce parti, il lui en manquait 4 pour disposer de la majorité absolue. C'est chose faite grâce à une fusion post-électorale avec un des petits partis de la coalition, le "Nouveau Parti Conservateur", ce qui lui a ramené quatre sièges supplémentaires. Enfin, trois députés élus en "indépendants" se sont également ralliés ce qui porte à 244 les sièges du PLD, et à 278 le nombre de sièges de la coalition. C'est une légère érosion par rapport aux 287 dont elle disposait dans la précédente législature, mais le Premier ministre sortant s'en satisfait puisqu'il s'en trouve reconduit.

Depuis 1955, le PLD a régné de façon absolue sur une vie politique japonaise émaillée de scandales politiques et d'affaires de pots-de-vin. Jusqu'à présent, il n'avait quasiment pas de rival. Désormais, la progression du Parti Démocrate, un parti d'opposition de centre-gauche, qui obtient 177 élus en progressant de 40 sièges, indique que le jeu politique japonais pourrait tendre désormais à devenir bipolaire, d'autant plus que l'érosion des voix du PLD pourrait réveiller en son sein des querelles intestines.

Quant aux partis de gauche, défavorisés par un système électoral qui permet d'élire les deux tiers des députés au scrutin uninominal et seulement le tiers restant à la proportionnelle, ils voient leur nombre d'élus reculer. Le Parti Communiste ne retrouve que 9 des 20 sièges dont il disposait et le Parti Socialiste 6 sur 18. La progression de l'abstention (le nombre des votants n'atteint pas 60%) leur a également été défavorable.

Le Premier ministre Koizumi a d'ores et déjà annoncé qu'il poursuivrait sa politique de privatisations et de "réformes", c'est-à-dire d'attaques contre la protection sociale. Les retraites des salariés japonais sont, elles aussi, dans le collimateur. Les mesures envisagées prévoient à la fois d'augmenter le montant des cotisations sociales et de réduire celui des pensions. Autre attaque prévue, cette fois contre les services publics, celle qui devrait entraîner la privatisation de la Poste en 2007. Le gouvernement parle aussi d'assainir le système bancaire nippon, quelque peu malmené par la crise financière de la fin des années quatre-vingt-dix et de multiples malversations financières. Gageons qu'il traitera les banquiers avec plus de ménagement que les retraités, les postiers et les usagers de la Poste et que l'"assainissement" consistera surtout à renflouer les banques pour leur éviter la faillite...

Le Japon ne fait pas partie de l'Union européenne. Il ne subit pas le "diktat de Maastricht", mais ses dirigeants mènent la même politique. Il n'y a pas à s'en étonner puisque c'est celle décidée par les possédants du monde entier.

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