Hôpitaux : Le plan Mattei13/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1841.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hôpitaux : Le plan Mattei

On savait déjà que le plan hôpital 2007 présenté avec beaucoup de publicité par le ministre de la Santé, Mattei, était une duperie. Les quelque 10 milliards évoqués correspondent, pour les trois-quarts, à des emprunts que devraient faire les hôpitaux eux-mêmes sur leurs budgets déjà bien réduits, et le reste devrait être financé par la Sécurité sociale, c'est-à-dire encore avec les cotisations des assurés sociaux. Le gouvernement, quant à lui, ne mettrait pas un centime, profitant même de l'occasion pour supprimer le minuscule budget, pris sur les impôts, se rapportant à la modernisation des hôpitaux.

Mais le comble du comble, c'est qu'une bonne partie de l'opération est faite en réalité pour aider les intérêts privés, médecins, actionnaires ou groupements financiers, qui ont investi dans les établissements de santé pour se faire de l'argent.

Ce qui est prévu pour le département de l'Oise est sans doute un des exemples les plus marquants. Ce département, comme tous ceux de la Picardie ouvrière, connaît un des plus forts taux de mortalité du pays dans les principales affections, cancers et maladies cardio-vasculaires. Il est notoirement sous-équipé, et a trois fois moins de médecins par habitant que la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Les trois grands hôpitaux publics, dits hôpitaux pivots, manquent d'équipements de diagnostic et de soins et ne possèdent aucun des services de pointe dans les domaines les plus avancés de la médecine, malgré les quelque 900000 habitants du département.

Le gouvernement a fait savoir par son représentant, la direction de l'Agence Régionale de l'Hospitalisation, la teneur du plan "hôpital 2007" pour l'Oise. Les aides iront exclusivement au secteur privé: une partie pour la clinique Saint-Côme de Compiègne, l'autre pour le regroupement du pôle privé Senlis-Creil-Chantilly, parmi lequel siège la Générale de Santé, un des trusts du secteur. Et voilà, c'est tout! Pour tous les autres, rien. Plus exactement rien de plus, car l'hôpital Villemain-Paul-Doumer de Liancourt, dépendant de l'AP de Paris, qui avait vocation de recevoir tout particulièrement les personnes âgées en longue maladie ou dépendantes, voit son budget amputé de 8,5% cette année.

Il y a de quoi se révolter contre ces mesures odieuses. Les morts de l'été sont à peine oubliés que ces personnages en profitent pour remplir les poches de leurs amis, en pillant les caisses de la Sécurité sociale et en laissant les hôpitaux publics dans le dénuement.

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