Intégrisme, précarité et chômage24/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1838.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Intégrisme, précarité et chômage

Au cours de la conférence de presse, Mimouna Hadjan, féministe qui vit et milite depuis vingt et un ans dans la cité des 4000 de La Courneuve où elle est responsable de l'association Africa, a dénoncé la responsabilité de l'État dans la montée de l'intégrisme dans les banlieues. "Depuis deux générations, on a condamné les immigrés des cités à vivre dans la précarité et le chômage. L'islamisme s'est nourri de cette misère. L'État a laissé faire et a vendu les cités aux islamistes pour avoir la paix.(...) Certains jeunes ont décroché de la drogue, mais pour tomber dans une autre drogue: le fanatisme religieux. (...) Dans les années 80, après la révolution islamique en Iran et l'arrivée des islamistes du FIS algérien, dans nos cités on a assisté à un retour de la polygamie, des hommes ont repris le chemin des mosquées".

Avec émotion, elle a raconté concrètement l'accentuation dans sa cité du port du voile sous la pression des intégristes et les attaques physiques et morales contre les filles d'origine musulmane qui refusent de le porter. Et pas seulement depuis cette rentrée scolaire, mais depuis plus de dix ans dans ce qu'elle appelle le "ghetto des cités" qui ne faisait pas alors la une de l'actualité.

Bernard Tepper, président de l'UFAL, qui fait fait actuellement circuler une pétition pour une loi contre les signes religieux à l'école publique, a d'ailleurs souligné que "les Maghrébins et les musulmans résidant en France représentent aujourd'hui la majorité des signataires de cette pétition", ajoutant qu'ils sont "majoritairement favorables à la laïcité et opposés au port du voile à l'école." Ce qui prouve bien que, contrairement à ce qu'affirment ceux qui s'opposent à l'interdiction du port du voile à l'école au nom de la "tolérance à la différence", cette interdiction est au contraire un appui pour tous ceux des immigrés qui aspirent à une meilleure intégration.

"Le combat contre le foulard à l'école, a-t-il ajouté, est un combat légitime pour l'égalité entre les hommes et les femmes et pour la continuation du mouvement d'émancipation des femmes. (...) Il y a des milliers de jeunes filles à protéger contre les islamistes qui veulent les obliger à mettre le voile."

Et ce sont bien elles, en effet, qui risquent d'en être les premières victimes.

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