Leur société

UNEDIC : Menaces contre les chômeurs

Le 20 décembre 2002 (juste avant Noël!), le patronat et trois confédérations syndicales (CGC, CFDT et CFTC) avaient signé un accord concernant l'Unedic (l'organisme qui regroupe les Assedic). Cet accord prévoyait, dans le but d'assurer l'équilibre financier de l'Unedic, une diminution de la durée des allocations chômage, variables selon les catégories et l'âge des chômeurs. Pour que les choses se fassent "en douceur", seulement une partie des chômeurs (en gros les nouveaux inscrits) ont été victimes de ces mesures durant l'année 2003. Les autres le seront à partir du premier janvier 2004, c'est-à-dire dans un peu plus de trois mois. Tous les chômeurs seront touchés d'une façon ou d'une autre.

C'est dans cette perspective que l'Unedic annonce des chiffres. Selon son directeur "180000 allocataires de moins de cinquante ans pourraient voir leur durée d'indemnisation maximale atteinte au 1er janvier 2004". Quant à ceux qui, au cours de cette année 2004, seraient touchés par un raccourcissement des périodes d'indemnités, ils seraient "environ 600 000 personnes de moins de cinquante ans". D'autres chiffres un peu différents ont été avancés, mais quoi qu'il en soit, c'est énorme.

Mais le pire est peut-être encore à venir. L'Unedic s'est trouvée à certains moments bénéficiaire, durant les périodes où à la fois les cotisations avaient augmenté et le chômage baissait un peu, en 1995 par exemple, avec plus de 3 milliards d'euros de solde positif. Mais dès que le chômage repart, et c'est le cas depuis un an environ, l'Unedic ne peut plus faire face. Pour l'année en cours un déficit supérieur à 4,8 milliards d'euros est attendu.

Autant dire qu'il faut s'attendre à ce que le patronat demande des mesures nouvelles, soit l'augmentation des cotisations (actuellement 6,40% pour les patrons et 2,40% pour les salariés, après plusieurs augmentations, en 2002 et en 2003) soit à nouveau la diminution de la durée ou le montant des allocations chômage, ou tout cela à la fois.

L'équilibre des caisses de chômage, Assedic ou autres, n'est généralement réalisé qu'en période où il y a peu de chômeurs. Dès que le chômage devient massif le nombre de cotisants diminue et le nombre d'ayants droit augmente. Au bout du compte c'est le déficit assuré, et les caisses servent de moins en moins à fournir des indemnités à ceux qui sont privés de travail.

La seule solution, bien sûr, c'est d'empêcher le chômage, de façon qu'il y ait des travailleurs salariés et non des chômeurs. Mais à tout le moins ce serait aux patrons, qui dirigent entièrement l'économie et sont à ce titre responsables du chômage, d'en payer l'intégralité des frais, c'est-à-dire les allocations de tous les chômeurs (et pas d'une partie d'entre eux comme c'est le cas actuellement pour les Assedic). Et le minimum serait aussi que certains syndicats ne se fassent pas les auxiliaires du patronat en signant des accords au détriment des travailleurs.

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