Peugeot Sochaux : Production en baisse, précarité en hausse18/09/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/09/une1833.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot Sochaux : Production en baisse, précarité en hausse

Confirmant la tendance depuis le début de l'année, les ventes de voitures neuves sur le marché intérieur seraient en baisse de 15% en août, d'après les patrons de l'automobile.

Mais qu'on se rassure sur leur situation financière! Pour le groupe Peugeot par exemple, son chiffre d'affaires du dernier semestre aurait encore progressé de 1,4%. Et pour l'ensemble de l'année 2003, son PDG Folz envisage une marge globale du groupe à 4,6%, contre...5% en 2002.

Bref, que les ventes augmentent ou reculent, les profits, eux, sont toujours là.

L'explication, les ouvriers la connaissent bien: aggravation de l'exploitation sous toutes ses formes. Ainsi, à Sochaux, pour l'équipe de nuit, dans l'atelier Montage voitures, la reprise au retour des congés s'est faite plein pot. Il n'y a pas eu de période d'observation. On a bien vu le chef du personnel faire le tour des postes, mais ce n'était pas pour annoncer du renfort. Au contraire, les intérimaires ont été renvoyés.

Aux Amortisseurs, la direction vient à peine de supprimer l'équipe du samedi-dimanche qu'elle demande déjà de faire des heures supplémentaires le samedi. À l'Habillage moteurs, dans le même atelier, les ouvriers ont une minute en moins pour faire les moteurs Diesel, et deux de moins pour une essence 307.

Globalement, au cours des trois derniers mois, ce sont 1500 intérimaires, jeunes et moins jeunes, qui ont été renvoyés de l'usine. Parallèlement, la direction projette une série de "filialisations": services d'entretien divers, nettoyage, magasins de vêtements, etc. Mais elle en profite pour tenter également de se débarrasser de certains ouvriers de fabrication, embauchés depuis des années, mais qui sont à des postes avec restrictions médicales. Les médecins du travail n'ignorent pas que ces histoires de filiales sont une manière de pousser ces travailleurs dans la précarité, mais ils préfèrent fermer les yeux.

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