Petit bréviaire du ministre sur la sellette18/09/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/09/une1833.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Petit bréviaire du ministre sur la sellette

Une "mission d'information parlementaire" a interrogé le ministre de la Santé Mattei sur les causes de la catastrophe sanitaire déclenchée par la canicule cet été, qui a entraîné la mort de milliers de personnes âgées -sans doute près de 15000 -dans tout le pays.

Une fois admis que lui, en tant que ministre, n'a aucune responsabilité dans cette affaire, on devra se reporter aux autres causes ou responsables désignés par le ministre. En voici la liste, non exhaustive, et qui ne manquera pas de s'étoffer au fil des missions et commissions d'enquête à venir:

  • "Personne ne m'a alerté à temps";
  • "C'est une catastrophe naturelle qui ne dit pas son nom"
  • "C'était imprévisible";
  • "Notre système de veille a été pris en défaut";
  • "C'est la faute des médias qui, le 8 août, n'ont pas relayé le communiqué de la Direction générale de la santé (DGS)";
  • "C'est la faute de la DGS, qui n'a pas alerté les médecins";
  • "Le directeur de la santé n'a pas souhaité écourter ses vacances";
  • "L'Institut de veille sanitaire (IVS) n'a pas réagi";
  • "Le ministre n'a pas été informé de la saturation des funérariums à temps";
  • "Les décisions prises, et la mobilisation qui a suivi, ont été occultées par la polémique sur le nombre de morts";
  • "Les gens ne s'occupent pas des personnes âgées";
  • "Seul l'hôpital a fait face, mais les gens arrivaient trop tard. Le drame était joué en amont";
  • "Dans quelque temps on s'apercevra que d'autres pays voisins ont connu le même drame";
  • "Je saurai maintenant comment faire pour que cela ne se reproduise pas".

    Et pour finir:

    "Je n'ai jamais pensé à démissionner, bien au contraire, je me suis senti investi d'un devoir d'agir", oubliant avoir lui-même déclaré, dix ans avant: "Quand un bateau s'échoue, peu importent les circonstances, le capitaine, tenu pour responsable, est débarqué. C'est une question de principe et d'honneur." Peut-être pour les capitaines de navire, mais pour les ministres...

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