S'exprimant devant un public de gendarmes et de policiers, le ministre de la Justice Dominique Perben a déclaré que même les malades mentaux devaient être jugés. Il souhaite que "les procédures judiciaires" engagées à leur encontre "ne s'arrêtent pas au moment où ils sont déclarés irresponsables".

Concrètement, cela ne changera pas grand-chose puisque les dispositions actuelles du code pénal, selon lesquelles un malade mental ne peut être considéré comme pénalement responsable de ses actes, ne sont pas remises en cause -du moins pour l'instant. Mais dans ces cas-là, selon Perben, il ne faudrait pas "escamoter la justice et oublier les victimes", sans oublier que "la société se sent menacée par des récidives trop fréquentes".

Cette prise de position vient surtout renforcer la démagogie sécuritaire que cultive le tandem Sarkozy-Perben afin de plaire aux milieux les plus réactionnaires de l'opinion publique. Quant aux tribunaux, déjà surchargés de dossiers, il y a fort à parier qu'ils ne se précipiteront pas pour appliquer cette consigne qui risque surtout d'allonger inutilement les procédures judiciaires.