L'eau, une source colossale de profits18/09/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/09/une1833.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'eau, une source colossale de profits

Au cours de la session de début septembre du Parlement européen, nos camarades députées de Lutte Ouvrière ont eu à intervenir sur différents rapports parlementaires. Nous publions l'une de ces interventions sur la "gestion de l'eau dans les pays en développement".

Intervention d'Armonie Bordes le 3 septembre :

"Qu'est-ce que c'est que cette société où près d'un tiers de l'humanité n'a pas accès même à ce bien élémentaire qu'est l'eau potable? Des millions de personnes dans les pays pauvres meurent chaque année, sinon de soif, du moins de multiples maladies propagées par de l'eau contaminée.

Est-ce parce que fournir de l'eau potable à tous les habitants de la planète pose des problèmes techniques insurmontables? Tout le monde sait que non. Tout le monde sait que ce n'est qu'une question d'argent. Tout le monde sait aussi que la société de ce XXIe siècle a accumulé largement assez de moyens matériels et financiers pour pouvoir assurer cela.

Mais l'eau elle-même et sa distribution sont devenues une source colossale de profits pour des trusts multinationaux. Pendant que les institutions internationales votent des résolutions, ces trusts, les Vivendi, ex-Générale des eaux, Suez, Bouygues, ont les mains libres pour augmenter le prix de l'eau, pendant que les institutions internationales leur préparent le terrain en brisant systématiquement les services publics de l'eau des pays pauvres. Leurs profits, c'est de l'argent sale, de l'argent souillé du sang de millions de personnes mortes de dysenterie, de choléra, de typhus, de paludisme ou de bilharziose. En dix ans, le nombre d'êtres humains privés d'eau potable est passé de 1,2 milliard à 1,7 milliard! C'est un crime contre l'humanité.

Et c'est l'expression du caractère mortellement nuisible de l'organisation actuelle de l'économie qui plonge une partie de l'humanité dans la barbarie."

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