Espace Formation de la Métallurgie (Lyon) : Deux semaines de grève18/09/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/09/une1833.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Espace Formation de la Métallurgie (Lyon) : Deux semaines de grève

L'Espace Formation de la Métallurgie à Lyon est un établissement privé de formation continue ou en alternance qui prépare aux BEP, bac pro, BTS et contrats de qualification de la métallurgie. Il reçoit des subventions du Conseil général et est financé en partie par la taxe d'apprentissage et par les entreprises qui bénéficient de ces formations.

Depuis des années, l'objectif de la direction est d'augmenter la productivité: en intensifiant le temps de présence des apprentis dans l'horaire hebdomadaire (24 heures et plus), en augmentant les effectifs par section (jusqu'à 30), en réduisant le nombre de semaines de vacances de 9 à 7 en 1994. Cela dans un contexte de blocage général des salaires. Les formateurs avaient déjà manifesté leur mécontentement en juillet avec un cahier de revendications mais, face au mépris de la direction, ils ont décidé la grève dès le 1er septembre, jour de la rentrée des apprentis: 48 formateurs sur 59 n'ont pas repris le travail ce jour-là, pour demander de meilleurs salaires et pour protester contre la surcharge de travail. Plus globalement, il s'agissait pour le personnel d'affirmer que la coupe était pleine et qu'il était résolu à se défendre.

Durant quinze jours de grève, la direction est restée campée sur ses positions en opposant une fin de non-recevoir à l'ensemble des revendications. La détermination a commencé à faiblir et les grévistes ont décidé ensemble la reprise du travail le 16 septembre.

Même si la direction n'a pas reculé, le sentiment prédomine que rien ne sera plus comme avant, car la fierté d'avoir relevé la tête est largement partagée par les grévistes. On n'avait jamais vu une grève aussi longue dans cet établissement dépendant, pour une bonne partie de ses ressources, de l'UIMM, l'Union patronale de la métallurgie.

Les salariés ont déjoué les manoeuvres de la direction qui, depuis plus de dix ans, s'employait à étouffer toute velléité de réaction par l'intimidation et la division. Ils ont pris conscience que la solidarité pouvait exister malgré les différences d'ancienneté, de rémunération, de niveau d'intervention, ou encore entre les disciplines générales ou professionnelles.

Si elle n'a rien lâché, la direction ne pourra plus ignorer le collectif qui s'est affirmé. Ces quinze jours de grève ont tissé des liens entre les grévistes et donné envie de continuer à se rencontrer pour défendre leurs intérêts. Il semble bien que cela n'est pas terminé.

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