Budget des armées en hausse18/09/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/09/une1833.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Budget des armées en hausse

L'État manquerait d'argent. Le déficit public ne cesserait de se creuser. Et c'est pourquoi tous les ministères sont mis à contribution pour serrer les boulons et imposer aux employés comme aux usagers une dégradation des services publics due aux restrictions budgétaires.

Tous? Pas vraiment. Car celui de la Défense interdit qu'on touche à son budget. Alliot-Marie, sa ministre, avait obtenu que le budget d'équipement des armées augmente de 7% en 2004 et cette décision est maintenue. Chirac l'a affirmé à son tour: pas question de toucher à la Défense. Il y aura donc bien une hausse d'un milliard d'euros pour ces dépenses-là, soit un budget de 14,6 milliards au total consacré à l'équipement des armées pour l'année 2004.

Les seules économies que la ministre des Armées consentirait portent sur "le fonctionnement administratif du ministère", autrement dit sur les personnels civils du ministère (qui ne représentent que 20% des effectifs totaux). Mais son ministère récupérerait la quasi-totalité des 800 millions d'euros de crédits 2003 gelés en mars au titre de la rigueur budgétaire, ainsi que 640 millions d'euros non consommés en 2002. Quant aux opérations extérieures, comme l'opération "Licorne" qui se déroule en ce moment en Côte-d'Ivoire, elles continueront à être financées par un budget spécial déterminé en fin d'année; il n'est donc pas envisageable que le coût de cette opération soit imputé au ministère de la Défense.

La santé, l'éducation, les transports publics manquent de moyens? Les services publics fonctionneront de plus en plus mal? Ce n'est pas grave! L'armée aura toujours de beaux porte-avions et d'autres joujoux de ce genre, et pourra en acheter de plus beaux et de plus sophistiqués encore. Les trusts de l'armement auront leurs marchés garantis et les gouvernements pourront continuer à envoyer l'armée protéger les intérêts capitalistes français en Afrique.

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