Peugeot Sochaux (25) : - Comment produire autant en supprimant des emplois18/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/07/une1824.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot Sochaux (25) : - Comment produire autant en supprimant des emplois

Parmi les 19 500 salariés qui travaillent à l'usine de Sochaux, il y a 13000 ouvriers dont 3200 intérimaires. La fabrication des 607 et 406 se fait en 2 X 8. Celle de la 307 en 6 X 4 (soit 6 jours du matin et 4 de l'après-midi) mais aussi de nuit et en VSD (vendredi, samedi, dimanche).

Fin juin 2003, en décidant d'arrêter le VSD et le 6 X 4, la direction entend supprimer des centaines d'emplois.

En 1996, pour produire 1200 voitures par jour, en 2 X 8, il y avait 8235 ouvriers embauchés en Fabrication. Fin mai 2003, pour produire 1765 voitures par jour auxquelles s'ajoutent les 1400 fabriquées le week-end et celles produites, la nuit, il n'y avait plus que 5914 ouvriers de fabrication embauchés et plus de 3 200 intérimaires.

La direction a donc profité de l'arnaque des 35 heures et de la flexibilité qui l'accompagne pour imposer des gains de productivité avec des changements d'horaires successifs depuis 2001.

C'est pour limiter au maximum les investissements, tout en augmentant la production que la direction avait mis ces équipes en place. Le moyen qu'elle a trouvé maintenant est de faire produire tous types de voitures quel que soit le modèle 406-607 et 307 sur les mêmes chaînes de fabrication. La direction vient donc d'annoncer l'arrêt des équipes VSD et 6 X 4.

Des centaines d'ouvriers intérimaires seront donc renvoyés à l'ANPE et au retour des congés, il n'y aura plus que 2400 intérimaires contre 3200 actuellement.

Le petit plus sur la paie des ouvriers du VSD et du 6 X 4 disparaîtra au bout de quelques mois de compensations dégressives. Quant à l'augmentation des charges de travail, elle se fait déjà sentir dans bien des secteurs et sera aggravée en 2003 par 1300 départs en préretraites qui ne seront pas remplacés.

Alors, les mesurettes de la direction, qui s'engage à prévenir les intérimaires 15 jours avant leur licenciement, à mettre en place une cellule de reclassement pour se débarrasser de 300 professionnels y compris chez des sous-traitants, apparaissent plus que dérisoires aux yeux de tous.

Du côté des travailleurs, c'est l'expectative, mais il n'est pas dit que la direction fasse l'économie d'une explosion de colère et ça, au moins, elle ne l'aura pas volé !

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