Education Nationale : À la Réunion24/04/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/04/une1812.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Education Nationale : À la Réunion

L'ensemble des personnels de l'Éducation nationale (ouvriers, techniciens, infirmiers, conseillers d'orientation-psychologues, enseignants du primaire et du secondaire) de l'académie de la Réunion est en grève quasi totale et reconductible depuis le mardi 8 avril. La grève a démarré chez les ouvriers, techniciens, infirmiers, conseillers d'orientation-psychologues qui ont reçu du ministère la lettre leur annonçant, sans concertation préalable, leur affectation aux services régionaux dès janvier prochain.

Les techniciens et ouvriers du rectorat ont aussitôt pacifiquement occupé le bâtiment, jour et nuit, avant d'être expulsés le 10 avril par la police. Le mardi 15 avril, 20000 manifestants (ce qui est exceptionnel pour Saint-Denis, 150000 habitants) ont défilé à Saint-Denis pour protester contre les attaques gouvernementales envers la fonction publique en général et l'Éducation nationale en particulier. Les enseignants du secondaire puis du primaire sont entrés dans le mouvement, avec un taux de grévistes de l'ordre de 85%.

En se mettant en grève, ils refusent une décentralisation à la hussarde, où l'on voit le gouvernement et ses auxiliaires (Conseil d'État et Cour des comptes) adopter la stratégie militaire américaine -foncer dans le tas le plus vite possible sans se soucier du chaos provoqué. Ils s'opposent à toutes les mesures plus ou moins discrètes dégradant les conditions de l'enseignement (suppression des MI-SE, suppressions de postes d'enseignement, augmentation de la charge de travail des stagiaires d'IUFM...) et affirment aussi leur rejet du projet de dégradation des retraites (âge, annuités, pouvoir d'achat).

Le mouvement rencontre la sympathie de beaucoup de Réunionnais, même parmi ceux (parents d'élèves et élèves) qui sont gênés par la fermeture des écoles.

Il est organisé par une quadruple coordination (Nord, Ouest, Sud et Est) aux réunions quotidiennes. Les jeunes enseignants, pour la plupart non syndiqués, qui animent ces coordinations font preuve de dévouement et d'efficacité, à côté d'une intersyndicale au fonctionnement plus opaque et nettement moins actif.

On ne peut pas dire par exemple que la principale fédération enseignante, la FSU, mobilise toutes ses forces et organise de manière dynamique la solidarité entre les différentes académies. Loin s'en faut.

Si les médias locaux de la Réunion ont bien été obligés de couvrir -souvent de manière partiale- le mouvement, les médias métropolitains, eux (TV, radios, journaux), l'ont pratiquement ignoré.

Les grévistes de la Réunion doivent compter sur leur propre détermination et sur l'entrée dans le mouvement de grève de l'ensemble des personnels de l'Éducation nationale dans la France entière pour obliger le gouvernement à reculer.

La grève à la Réunion était reconduite pour le mardi 22 avril, date à laquelle les académies de Bordeaux, Paris, Créteil et Versailles rentraient de congé, et une manifestation massive s'organisait pour le mercredi 23 à Saint-Pierre, la sous-préfecture du sud de la Réunion.

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