Retraites : Public et privé, 37,5 années de cotisation!04/04/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/04/une1809.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites : Public et privé, 37,5 années de cotisation!

Pendant que Chirac brasse du vent sur le front de la "grande" politique et pose au "héros de la paix", Raffarin et le gouvernement poursuivent leur guerre contre les travailleurs, en particulier sur le terrain des retraites. Pour eux, il n'est pas question de changer de cap et Raffarin le répète: "Pendant la guerre, les réformes continuent."

Les ministres se montrent toutefois prudents et soucieux d'éviter la provocation. Mer, le ministre de l'Économie, ne veut pas dire franchement qu'il veut faire cotiser tous les travailleurs plus de 40 ans. Il préfère parler par énigmes: "Il est clair qu'aux alentours de 2008 on devra démontrer aux Français qu'ils sont tous traités de la même manière et que, au moins sous l'angle des durées de cotisation, nous avons rétabli une situation normale, compréhensible par tout le monde. En outre, l'espérance de vie augmente: il nous paraît normal d'expliquer aux Français que l'on peut consacrer les deux tiers de cette augmentation au travail et un tiers à la retraite" (Grand Jury RTL Le Monde).

Fillon, ministre des Affaires sociales, assure lui aussi que "le calendrier prévu sera respecté" et que la réforme des retraites sera traitée dans les trois prochains mois. Il se donne même des gants en critiquant les libéraux dans son propre parti: "Ceux qui pensent que nous n'allons pas assez vite jouent contre leur camp." Mais, tout en redisant que "tout est ouvert", il insiste sur "l'importance du paramètre de la durée de cotisation et de l'alignement progressif du public et du privé ."

Les plus impatients, ou ceux qui le manifestent le plus fort, sont les patrons. Ainsi Seillière, le président du Medef, exige tout, tout de suite. Il ne veut pas que, "ayant fait avancer la réforme des retraites dans la fonction publique, le gouvernement considère qu'il prend un temps supplémentaire en ce qui concerne le secteur privé".

Malheureusement, le langage est beaucoup moins tranchant du côté des syndicats. Fillon peut se féliciter de ne pas rencontrer d'attitude de blocage au cours des discussions avec eux, y compris la CGT. Une des batailles du congrès de la CGT a d'ailleurs consisté, pour la direction, à écarter la revendication de 37,5 annuités pour tous, sous prétexte que cela "ne peut suffire pour garantir le droit à la retraite à 60 ans", comme l'a affirmé Le Duigou, secrétaire confédéral chargé de la protection sociale. On attend que Le Duigou dise ce qui "peut suffire à garantir ce droit"!

CGT, FO, FSU et UNSA appelaient tout de même les fonctionnaires et l'ensemble des salariés à se mobiliser et à manifester le jeudi 3 avril pour la défense des retraites. Il faut non seulement que cette journée interprofessionnelle public-privé soit une réussite, mais qu'elle soit rapidement suivie d'autres étapes, pour organiser rapidement la riposte du monde du travail aux attaques du patronat et du gouvernement.

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