Licenciements et chômage en hausse04/04/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/04/une1809.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Licenciements et chômage en hausse

2 343000 chômeurs au minimum soit une augmentation officielle de 5,7% en une année, 19000 chômeurs de plus pour le seul mois de février, selon les statistiques officielles. Au bas mot, c'est 9,2% de la population active qui est frappée par le chômage. Nul n'est épargné, toutes les tranches d'âge sont frappées dans des proportions voisines. Le chômage augmente de 8,9% pour les jeunes de moins de 25 ans, de 9,3% pour les hommes âgés de 25 à 50 ans et de 6,1% pour ceux de plus de 50 ans. L'augmentation est moindre pour les femmes mais elles avaient, si l'on peut dire, de l'avance puisque la proportion des femmes condamnées au chômage est régulièrement supérieure à celle des hommes.

Ces chiffres ne sont pas surprenants, depuis des mois les annonces de plans sociaux prévoyant des licenciements économiques tombent en cascade. Certains même anticipent sur leur calendrier, LU-Danone par exemple a fermé ses usines de Calais et de Ris-Orangis le 28 mars, quinze mois avant la date initialement prévue.

Le gouvernement laisse faire et ne trouve rien à redire: pour Chirac et Raffarin une entreprise peut bien faire des profits juteux, avoir engrangé des bénéfices pendant des dizaines d'années et assurer l'aisance de ses actionnaires, pour maintenant mettre la clé sous la porte et licencier sans crier gare: c'est la loi de la libre entreprise. La seule mesure envisagée ne vise pas à réfréner la rage licencieuse du patronat mais à lui faire cadeau de 300 millions d'euros, prétendument pour l'aider à créer 100000 emplois au cours de l'année. Le patronat n'a guère plus à craindre de la gauche parlementaire: selon François Hollande il suffirait de ne pas "abandonner toute politique volontariste de création d'emplois", en clair il faudrait encore augmenter les subventions au patronat et lui laisser les mains libres pour licencier. Ce point de vue est partagé au fond par Bernard Thibault qui, lors du dernier congrès national de la CGT, s'est opposé à toute interdiction des licenciements collectifs.

Cette remontée du chômage ne pourra que reproduire des conséquences que tous connaissent bien: le développement de la précarité, de la pauvreté et de la misère, la baisse des salaires réels pour ceux qui ont un emploi et la dégradation de leurs conditions de travail, la vie plus dure pour tous. Une politique scandaleuse et absurde à laquelle il est urgent de mettre fin.

Partager